12 traits de personnalité uniques… et intraduisibles

Comment traduire le mot arriviste dans une autre langue ? La saudade est-elle un concept uniquement réservé aux lusitanophones ? Découvrez 12 traits de personnalités intraduisibles… et pourtant incontournables.
Portugais, espagnol, finnois et même inuit : il existe des traits de personnalité intraduisibles dans toutes les langues !

Chez Babbel, nous adorons vous proposer des listes de mots difficiles à traduire d’une langue à l’autre. En effet, des mots comme la célèbre saudade en portugais, un sentiment mêlé de mélancolie, d’espoir, et de nostalgie, n’ont aucun équivalent en français ou en anglais, quand ce qu’ils expriment semble pourtant universel.

Nul besoin d’être nés à Lisbonne ou Rio de Janeiro pour éprouver la saudade ; chaque personne ayant été amoureuse en a probablement déjà fait l’expérience un jour ou l’autre.

Cependant, il y a une catégorie de mots difficiles à traduire qui nous a semblé encore plus intéressante : les traits de personnalité, pour décrire une personne, une attitude, une façon d’être.

Contrairement à saudade, ces mots en disent long sur une culture, une histoire propre à la construction d’un sentiment national dans lequel la langue a un rôle important à jouer. Cette liste de traits de personnalité intraduisibles est donc une immersion dans le monde des langues et de la traduction, mais également une plongée dans la psyché de certaines parties du monde.

12 traits de personnalité difficiles à traduire

1. Arriviste (français)

Comment traduire en anglais ou en espagnol le mot arriviste pour décrire quelqu’un d’ambitieux et d’opportuniste, en prenant en compte l’aspect impitoyable de cette personne, et la volonté de grimper dans l’échelle sociale ? Car un arriviste est tout cela à la fois. Mais dans un seul mot, dans une seule façon d’être.

2. 国際人 (Kokusaijin – japonais)

Il est remarquable que les Japonais aient inventé un mot comme kokusaijin pour désigner une personne cosmopolite, ouverte sur le monde et ouverte d’esprit, flexible et tolérante des mœurs étrangères.

3. Milozvučan (serbo-croate)

En Bosnie, en Croatie et en Serbie, il existe un mot pour parler de ceux qui ont une très belle voix lorsqu’ils chantent : on les appelle des milozvučan, littéralement traduisible par « ce qui sonne très joliment ».

La plupart des langues n’ont aucun terme pour désigner de telles personnes, autrement qu’en associant deux mots comme « bon chanteur » ou « belle voix ».

Mais être un milozvučan, ce n’est pas seulement « être un bon chanteur » : le mot évoque à la fois un don divin, un statut placé au-dessus du commun des mortels ; ainsi que la conscience d’être en présence de quelque chose de mystique, et de merveilleux.

4. Esperto / esperta (portugais)

Un esperto ou une esperta est quelqu’un de vif d’esprit, d’inventif, qui réfléchit vite, de façon pratique et efficace : Tyrion Lannister ou Hermione Granger en seraient de très bons exemples. Un esperto est, en outre, à la fois malin, sage, intuitif, doté d’un bon sens commun, et parvient toujours à accomplir ses objectifs.

En Espagne, ceux qui ont la chance d’être reconnus comme espertos sont souvent admirés ; bien que le mot puisse également être utilisé de façon péjorative et ironique, pour désigner quelqu’un qui serait tout le contraire de ce que regroupe ce mot.

5. Γρουσούζης (“groosoozis” – grec)

Un ou une groosoozis (à prononcer « gru suu zisse » et non pas « grosse saucisse ») est une personne qui attire le mauvais œil : quoi qu’ils fassent, ils ont toujours la poisse.

Leurs tartines tombent toujours du mauvais côté ; leurs téléphones sont toujours en panne ou déchargés ; ils ratent toujours leur bus ou leur métro ; et le pire, c’est que ce mot implique que ce n’est jamais de leur faute.

Il y a quelque chose de fataliste dans le mot γρουσούζης, qui rappelle le sort de certains héros de la mythologie grecque qui, malgré tous leurs efforts, ne peuvent échapper à leur destinée.

6. Salado (espagnol)

Le mot salado veut littéralement dire « salé ». Un choix étrange pour désigner une personne de bonne compagnie, aimée de tous, qui trouve toujours le moyen de faire rire son entourage et de trouver le côté positif et humoristique de toutes les situations.

Peut-être que les Espagnols qui ont inventé cette expression souhaitaient faire un parallèle avec l’univers culinaire, où le sel permet de relever le goût de tous les plats ?

Il est intéressant de noter qu’en anglais, le mot salty, dans le langage des gamers, désigne quelqu’un qui s’énerve facilement sur de petites choses. Bref, l’absolu contraire du mot salado.

7. Sisu (finnois)

Pour comprendre la signification du mot sisu, il faut remonter à 1745, lorsque Daniel Juslenius, auteur du premier dictionnaire de finnois, associe au mot sisus (« intestins », « entrailles ») le mot sisucunda, l’endroit où se trouvent les émotions dans le corps humain.

Dans un pays qui a très souvent été sous la domination de ses voisins russes et/ou suédois, le mot finnois sisu en est venu à désigner la résilience, la ténacité, le courage, la persévérance, la détermination, et un certain sens du courage sur le long terme (et non pas un courage de circonstance).

La force mentale permettant que, quels que soient les conséquences ou le coût, les objectifs soient atteints. Bref, un courage extraordinaire face à l’adversité.

Concrètement, le sisu est ce qui a permis aux 350 000 Finlandais d’affronter un nombre deux fois supérieur de forces soviétiques lors de la Seconde Guerre mondiale. De façon plus prosaïque, c’est également le sisu qui permet aux Finlandais de supporter les longues nuits d’hiver. Bref, le sisu est un mot qui, selon les Finlandais eux-mêmes, définit à merveille ce qui est perçu comme étant le caractère national.

8. Pantofolaio (italien)

Un pantofolaio est littéralement une « personne-chausson » : c’est quelqu’un qui aime passer sa journée dans ses chaussons et dans des vêtements confortables, chez soi, à procrastiner paresseusement plutôt que de travailler. Ils se lèvent tard et ne font pas grand-chose de leurs journées.

9. Polgárpukkasztás (hongrois)

Si le mot français insortable est également difficile à traduire dans une langue étrangère, c’est le mot hongrois polgárpukkasztás s’en rapproche le plus. Il sert en effet à désigner des personnes qui adorent choquer les autres : monter les marches du Festival de Cannes dans une robe transparente, s’habiller de viande crue, se balader dans la rue en portant une pancarte revendiquant quelque chose de provocant…

Le mot polgárpukkasztás veut littéralement dire « explosion citoyenne » et, selon la BBC, dérive en réalité du cri de ralliement des poètes français du XIXe siècle qui appelaient à « épater la bourgeoisie ». De nos jours, les Français utiliseront plutôt l’expression « épater la galerie » pour dire quelque chose de similaire.

10. Sitzfleisch (allemand)

Littéralement « viande assise » ou « viande (fleisch) sur un siège (sitz) », le sitzfleisch peut avoir deux sens contraires. En effet, sitzfleisch peut désigner le fait d’avoir la bougeotte et de ne pas tenir en place ; mais le mot peut également signifier la capacité ou la volonté de persévérer dans une tâche ennuyeuse ou difficile. Bref, il sert à se rapporter, de façon métaphorique, à tout ce qui est lié au fait d’être (ou non) assis quelque part.

11. Ihuma (inuktitut)

Ce mot inuit désigne la raison, la sagesse, et l’érudition ; le calme et la patience, notamment face à la frustration et les difficultés. Il s’agit également de réalisme et de flexibilité, et du respect de l’indépendance d’autrui. Bref, le mot ihuma désigne à la perfection tout ce vers quoi devraient tendre les parents qui ont des adolescents.

12. Weemoed (néerlandais)

Le mot weemoed (prononcez : « vay moot ») est composé de deux parties : woe / wee désigne le malheur, tandis que moed désigne plutôt le courage. Le weemoed est un mot qui sert donc à parler du « courage dans le malheur », de la capacité à surmonter la mélancolie, la tristesse, la nostalgie, à ne pas se laisser abattre.

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