La peur de l’échec est une caractéristique inhérente à l’être humain. Même lorsque nous consacrons le temps et les efforts nécessaires à l’apprentissage d’une discipline, d’une pratique ou d’une langue, nous restons nombreux à être nerveux au moment de soumettre nos nouvelles compétences au révélateur de l’usage quotidien. C’est particulièrement vrai lorsqu’il s’agit de parler une nouvelle langue. Peu importe combien de temps nous avons étudié, ou si nous connaissons bien la grammaire et le vocabulaire, nous avons toujours peur de parler. Que va-t-on penser de nous si nous faisons une erreur d’accord, de conjugaison ou même de vocabulaire ?
Beaucoup de spécialistes s’accordent pourtant aujourd’hui à vanter les mérites des fautes de grammaire. Au bout du compte, apprendre de ses erreurs serait la méthode la plus efficace pour progresser dans l’apprentissage d’une langue. Et c’est logique : lorsque nous nous trompons, nous en tirons instinctivement des leçons – et risquons donc moins de les répéter par la suite. On vous explique tout ça !
L’apprentissage par nos erreurs expliquées par la science
Plusieurs études scientifiques se sont intéressées à ce qui se passe dans notre cerveau lorsque nous commettons des erreurs. L’une de ces études a par exemple testé des étudiants pour voir comment ils réagissaient lorsqu’ils faisaient des erreurs, en se basant sur leur « état d’esprit ».
Durant cette étude, les individus ont été divisés en deux catégories distinctes. D’un côté, les personnes dotées d’un état d’esprit dit « de développement », c’est-à-dire les sujets qui pensent que l’intelligence peut se développer grâce aux efforts et considèrent qu’il est possible d’apprendre de ses erreurs ; de l’autre côté, les personnes plutôt enclines à penser que l’intelligence est quelque chose d’immuable. Pour ces dernières, le fait de faire des erreurs illustre un manque d’aptitude.
Un exercice a été proposé à chacune de ces personnes, donnant ainsi une base de recherche aux observateurs pour examiner les mécanismes neuronaux qui commandent les différentes réactions aux erreurs. Les résultats de cette expérimentation ont démontré que les sujets « sceptiques » ont une activité cérébrale significativement moindre, en comparaison des sujets « de développement ». D’après cette étude, seuls ces derniers peuvent tirer des enseignements de leurs erreurs, et font par la suite preuve de plus de précision dans la tâche à accomplir.
Deux points à retenir de cette étude :
- Si vous prêtez attention à vos erreurs, vous pouvez apprendre de celles-ci et réduire vos chances de commettre des erreurs supplémentaires.
- Vous devez aborder les nouveaux défis avec la bonne attitude. Aussi cliché que cela puisse paraître, croire en sa capacité à apprendre de ses erreurs et à s’améliorer peut avoir un réel impact sur votre progression.
La pratique en situation réelle est la clé
Les recherches scientifiques ne prouvent pas tout, c’est certain. Il existe heureusement beaucoup de raisons pratiques et concrètes d’accepter les erreurs lors de l’apprentissage d’une nouvelle langue.
Pratiquer votre nouvelle langue dans des situations réelles est extrêmement important pour vous améliorer et vous sentir plus à l’aise. Vous ferez probablement des erreurs en chemin et c’est un point positif !
Si vous êtes d’accord… faisons un petit test. On y va ?
- Pensez à la dernière fois que vous avez fait une erreur embarrassante. Ça y est, vous avez trouvé ?
- Maintenant, réfléchissez à la possibilité de faire cette erreur à nouveau. Vous sentez-vous capables de reproduire ce schéma ?
La réponse est probablement « non ! » Et pour cause : l’embarras est un puissant outil de mémorisation, et il sera d’autant plus intense si les erreurs sont gênantes. En d’autres termes : oui, on peut apprendre de ses erreurs. C’est pourquoi nous vous encourageons à vous lancer et à vous entraîner à parler coûte que coûte votre nouvelle langue, peu importe le nombre d’erreurs que vous ferez.
C’est sans doute plus facile à dire qu’à faire, mais nous sommes catégoriques : vous ne pouvez pas vous améliorer si vous n’essayez pas de parler. Un des meilleurs moyens de continuer à progresser est de trouver un ou une partenaire de tandem linguistique. Pratiquer avec un locuteur natif ou parlant couramment vous donnera l’opportunité de vous corriger instantanément, et de comprendre vos erreurs. C’est l’un des meilleurs moyens pour progresser.
Alors, sortez et parlez ! La prochaine fois que vous serez amenés à vous exprimer dans votre langue, pensez à apprendre de vos erreurs puis essayez à nouveau. Cela ne pourra que vous faire progresser.
Bonus : Chez Babbel aussi, on sait ce que c’est d’apprendre de ses erreurs. La preuve en vidéo !