Légende photo – Karoline Schnur, experte en linguistique dans notre équipe Didactique
Comme on peut s’y attendre de la part d’une entreprise d’apprentissage des langues, presque tout le monde chez Babbel est polyglotte. Je dis presque parce que ce n’est pas mon cas. Pas encore du moins ! En bonne Française, mes tentatives d’apprendre une deuxième langue à l’école ont souvent été vaines. Aujourd’hui, j’arrive à peu près à tenir une conversation en allemand ; mais ce n’est pas grand-chose si l’on compare le niveau de langue de mes collègues internationaux.
Chaque jour, dans nos bureaux de Berlin, j’entends parler une dizaine de langues différentes ; mes collègues basculent d’une langue à l’autre selon la personne à laquelle ils s’adressent, et passent leur temps à traduire leurs idiomes étranges en anglais. Mais même parmi les mordus de langues de Babbel, vous ne trouverez personne pour défendre la bonne vieille méthode du bachotage intensif.
Pas besoin de se cramponner à toutes sortes de manuels d’apprentissage pour atteindre un bon niveau ! À Babbel, nous défendons une approche pédagogique basée sur la régularité et l’équilibre : étudier environ 15 minutes par jour suffit à apprendre une langue. Plutôt efficace en comparaison du temps que les étudiants d’université passent en moyenne à étudier chaque soir (environ 90 minutes).
Alors, comment les Babbeloniens réussissent-ils à apprendre autant de nouvelles langues en aussi peu de temps pendant que j’ai personnellement toujours autant de mal avec la conjugaison des verbes allemands ? Je me suis entretenue avec une de nos spécialistes en linguistique, Karoline Schnur, pour comprendre comment 15 minutes d’apprentissage par jour suffisent pour parler une nouvelle langue.
L’approche Babbel
Pour Karoline, l’apprentissage des langues doit toujours respecter un principe élémentaire : limiter le nombre de notions à assimiler. « Si vous ingurgitez trop d’informations d’un coup, vous ne serez pas capables de les absorber toutes. On appelle cela une surcharge d’informations, ou surcharge cognitive. » D’après elle, le cerveau est « un as pour distinguer l’information qui est importante pour notre vie quotidienne de celle qui est de l’ordre du bruit de fond. » Notre cerveau n’assimile pas ces informations dites « bruit de fond » ; celles-ci ne s’inscrivent pas dans la mémoire à long terme. C’est top pour faire le tri des informations dans la vie de tous les jours… mais pas très pratique quand on veut apprendre une langue !
Pour Karoline, c’est le principe même du bachotage – ou binge-learning – qui doit être remis en question : « Vous savez, lorsque vous avez un gros examen qui approche, vous vous asseyez à votre bureau et vous vous mettez à apprendre par cœur tout ce que vous avez étudié depuis des mois. Mais soyez honnêtes : de combien de ces connaissances vous souviendrez-vous une semaine plus tard ? Probablement pas tant que ça ! »
Plutôt que de s’escrimer à tout apprendre d’un coup, il est préférable de diviser l’apprentissage en petites leçons à répéter fréquemment. Selon Karoline, c‘est la méthode la plus efficace : « Pour qu’une information se fasse une place dans votre mémoire à long terme, vous devez créer des connexions et les répéter. La répétition est vraiment ce qu’il y a de plus important dans l’apprentissage d’une langue. »
C’est d’ailleurs l’un des avantages majeurs de l’application Babbel : elle est tout spécifiquement conçue en fonction des capacités de mémorisation de l’être humain (et aussi de ses limites !) 15 minutes correspondent au laps de temps nécessaire au fractionnement de l’information. C’est ce qu’on appelle chunking en psychologie : diviser quelque chose en groupes d’éléments (de l’anglais chunk qui signifie gros morceau) afin de favoriser le traitement et la mémorisation rapide. Comme Karoline nous l’explique :
« Si vous réfléchissez à la faculté de votre cerveau à digérer environ sept morceaux de nouvelles informations, le temps que vous y consacrez est la seule limite. La répartition du temps d’apprentissage que nous préconisons, nous autres experts de Babbel, ça donne ça :
• Effectuez d’abord une nouvelle leçon Babbel : environ 15 minutes
• Consacrez quelques minutes supplémentaires aux exercices de répétition en révisant 10 éléments déjà appris. »
Facile, n’est-ce pas ?
Une approche scientifique qui fonctionne vraiment
Bien entendu, cette approche pédagogique est avant tout théorique ; le défi principal est donc de veiller à sa bonne intégration au sein de notre application. Selon Karoline, l’effort a été porté sur « l’incorporation des exercices de répétition dans les leçons, ainsi que des exercices et contextes variés destinés à encourager l’assimilation. »
Lorsque vous découvrez du vocabulaire nouveau, par exemple en suivant le cours pour débutants, ces mots sont répertoriés par l’application. Plus tard, ils seront réintroduits dans les étapes de votre parcours d’apprentissage – un exercice de conversation, une leçon de grammaire, etc. – mais dans un contexte nouveau. Si vous effectuez une leçon sur la réservation d’une chambre d’hôtel en anglais, vous apprendrez également du vocabulaire en rapport avec la culture du Royaume-Uni, sa situation économique, ses traditions gastronomiques… Notre monde évolue constamment, et il nous paraît indispensable de pouvoir enrichir notre vocabulaire à tout moment.
Parce que la répétition est cruciale, l’application Babbel s’appuie sur un outil de révision exclusivement conçu pour répéter les informations et les inscrire dans votre mémoire à long terme. D’après Karoline, c’est une approche tout à fait logique : « C’est un procédé de psychologie, basé sur les intervalles de temps. À chaque fois que vous répétez quelque chose et que vous le faites correctement, vous pouvez passer à l’étape suivante. »
En utilisant l’appli, vous remarquerez que les éléments s’ajoutent à l’outil de révision non seulement après chaque leçon effectuée, mais également les jours et les semaines qui suivent. « Si vous continuez à vous entraîner régulièrement, les mots reviendront moins souvent dans votre outil de révision. Une fois toutes les étapes de l’apprentissage validées, on considère que le vocabulaire est inscrit pour de bon dans votre mémoire à long terme. »
De cette façon, Babbel ne vous aide pas seulement à mémoriser des mots : Babbel vous permet d’apprendre vraiment la langue.
Nos trucs et astuces pour apprendre une langue
1. Apprendre sur le pouce
15 minutes d’apprentissage par jour ? Je brûlais d’envie de demander à Karoline quelques bons conseils pour optimiser ce temps.
« Prenez d’abord un peu de temps pour déterminer quels sont les moments de votre journée où vous êtes davantage disponibles, et ceux où vous êtes occupés. Choisissez ensuite les leçons dans l’application en fonction de votre emploi du temps. Les leçons Babbel sont conçues pour s’intégrer parfaitement à ces petits créneaux pendant lesquels on attend son métro, un ami en retard, etc. »
Beaucoup de nos utilisateurs utilisent l’application dans les transports en commun, le matin, sur le chemin du travail. C’est en effet un moment idéal pour faire d’un trajet ennuyeux et répétitif un moment utile et bénéfique !
2. Définir la bonne structure d’apprentissage
Karoline a remarqué que les apprenants ont tendance à adapter leur apprentissage à leur type de personnalité.
« Il existe deux profils d’étudiants en langue : ceux qui aiment se tenir à une routine et ceux qui sont plus spontanés. Ceux qui apprécient une routine peuvent tout à fait construire leur propre programme – par exemple deux cycles de révision en alternance avec une nouvelle leçon – et s’y tenir. Et puis il y a ceux qui n’aiment pas les rythmes routiniers. Ce n’est pas du tout un problème, ils ne font juste pas le même type d’exercices chaque jour, et pas non plus au même moment. »
Le conseil de Karoline à ce type d’apprenants ? « Dédier certains jours à la répétition – c’est toujours utile ! – et d’autres aux nouvelles leçons, dans les proportions qu’ils préfèrent. »
3. Prendre confiance en soi grâce à la pratique
Karoline recommande également de réserver un jour par semaine à la mise en pratique de la langue :
« Si vous avez la chance d’avoir un restaurant espagnol près de chez vous, pourquoi ne pas prendre l’habitude de les saluer – ¡Hola! – ou essayer de commander en espagnol ? Ce n’est qu’une piste, bien sûr. Internet peut vous fournir tout un tas de moyens de lire de l’espagnol, d’écouter un podcast ou de trouver une communauté en ligne avec laquelle vous pouvez échanger dans cette langue. Pratiquer la langue est la meilleure façon de vraiment inscrire l’information dans votre mémoire à long terme. Et si vous avez l’occasion de pratiquer la langue dans la vraie vie, c’est encore mieux ! » C’est d’ailleurs le but principal, n’est-ce pas ?
4. Prendre l’habitude d’apprendre chaque jour
Un dernier conseil pour la route ? Pour conclure cet entretien, Karoline souhaite ajouter une dernière recommandation :
« Le plus important est d’en faire un peu chaque jour. Même s’il ne s’agit que de 10 minutes au lieu des 15 recommandées, ça permet à votre cerveau d’assimiler dans la durée. »
Si en 15 minutes par jour vous pouvez parfaire votre apprentissage d’une langue, la clé de vos progrès réside dans la pratique quotidienne. Avec une telle régularité, pas de doute, vous parlerez une nouvelle langue en un rien de temps !