J’ai comme l’impression que les petites phrases et expressions des années 90 ont disparu du jour au lendemain. Est-ce la faute du bug de l’an 2000, ce filou ? À la récré, on jouait aux pogs en s’échangeant des punchlines qui ne parlent plus à aucun jeune. De cette époque fétiche des CD 2 titres, VHS, vidéoclubs et disquettes, certaines petites phrases ont disparu en moins de temps qu’il ne faut pour rembobiner une cassette avec un stylo. Et je ne parle pas de « bottin », « Minitel » et « télétexte ». J’ai donc décidé de ressusciter ces expressions des années 90 que seuls les Millenials connaissent !
Ces petites phrases has been des années 90
Qui dit encore « j’en parlerai à mon cheval » pour rembarrer quelqu’un en gardant l’air cool ? Personne. Mais ceux qui se souviennent de cette époque où ça déchirait grave de dire ça, sont sûrement encore nombreux. On pouvait s’exclamer « c’est d’la balle » sans baliser d’être pris pour le nullos de la bande. Personne ne voyait aucun mal à se péter de rire devant une belle gamelle. Cheh ? Ché pa. Bouh, la honte, plutôt. Se croûter, se viander ou se paner… peu importe, dans tous les cas, c’était toujours aussi drôle. Comme quand quelqu’un vous forçait à dire « quoi ? », juste pour avoir la satisfaction de répondre « feur ». Il y a quand même des traditions qui méritaient de disparaître, non ?
Les années 1980 et 1990, c’était l’âge d’or du verlan. On les utilisait à donf ces expressions, et c’était grave mortel pour tout le monde. Aujourd’hui, combien les connaissent encore ? Pas bézef. Bien sûr, rien de nouveau. La langue a toujours évolué. Le verlan n’a pas entièrement disparu. Il suffit de compter combien de fois les « djeuns » d’aujourd’hui disent « de ouf » ? Franchement, ça me fume. L’argot a su s’adapter et, heureusement, garder certains classiques. Comme kiffer, par exemple.
Petites phrases oubliées des années 90 : Ça rime, Maxime !
Il y avait une mode dans les années 90 qui aurait pu rivaliser avec la casquette sur le côté. C’est l’art de la rime, utilisé à tort et à travers, pour tout et n’importe quoi. Aujourd’hui, c’est kitsch, mais à l’époque c’était la classe à Dallas ! Dans le genre, les petites phrases les plus répandues se construisaient avec des prénoms. On pouvait créer celle qu’on voulait ou presque, il suffisait d’être un peu créatif et poétique. Mais les plus connues restent :
- « Tranquille, Émile ! »
- « Relax, Max ! »
- « Cool, Raoul ! »
- « À l’aise, Blaise ! »
On pouvait pousser le vice encore plus loin avec un « ça roule, ma poule », « j’veux mon neveu » ou « ça te dérange, tête d’orange ? » (aka l’insulte ultime). Pour être le roi des rimes de la cour de récré, il ne fallait pas oublier une petite phrase qui dépote : « mon pote à la compote ». Sinon, on aimait aussi décliner tout en « -oche » ou « -iche » : pistoche, cantoche, fastoche, fortiche…
Il y a souvent un lien entre les films culte d’une époque et ses expressions fétiches. On retiendra « je ne vous jette pas la pierre, Pierre » et « Raoul, le cri qui dessoûle » pour ceux qui ont la réf. Et quand ce n’est pas le cinoche, c’est la zik qui inspire. « 9.3., tu peux pas test ! », par exemple. C’était Mac Tyer en 2006. La même année, Mozinor sort « 007, tu peux pas test », l’une de ses vidéos les plus connues. Maintenant, « change de disque », comme on dit. « C’est quoi un disque ? », demanderont bientôt les plus jeunes.
« À la one again » : l’expression de toute une génération
S’il ne faut retenir qu’une seule expression des années 90, c’est « à la one again ». Elle fait partie des petites phrases typiques de l’époque. Tout pouvait être « à la one again », dit « wanagen ». Elle donnait l’impression aux jeunes de parler anglais couramment. Pourtant, elle est aussi authentique qu’un « no problemo », expression tout sauf espagnole. C’était la mode de l’accent américain, un peu comme pour « no souci » (à faire rimer avec « tu es la seule qui m’aille, je te le dis sans faille »).
Un look à la one again, une coupe de cheveux à la one again, une copie rendue à la one again… À l’arrache ou freestyle, si on veut. Fausse expression anglaise, cette petite phrase sublimait l’art de la négligence et de l’incohérence. C’est peut-être même l’origine des anglicismes de la « start-up nation » dont, après tout, les adeptes étaient encore ados dans les années 90. Par un effet de mode lancé par Franck Dubosc, on trouve aussi l’expression « one again a bistoufly ». Par contre, personne ne semble savoir d’où ça vient. Quelqu’un pourra-t-il le dire ? Cap ou pas cap ? Dacodac ?