Avec ses 30 millions de visiteurs annuels venus des quatre coins du monde, Paris est l’une des villes les plus touristiques de la planète. C’est aussi la ville la plus visitée de France. Si vous vous y rendez pour la première fois, vous n’avez certainement pas envie de passer pour le touriste de base. Voici donc mes quelques conseils afin d’avoir l’air d’un(e) vrai(e) local(e). Vous pouvez me croire, je maîtrise le sujet : j’ai moi-même grandi de l’autre côté du périph’ !
Avant de commencer et afin de mesurer l’ampleur du défi, mettez-vous bien dans la tête que pour un Parisien, tout ce qui se trouve en dehors de cette magnifique enceinte cimentée qui délimite la ville porte un nom, un seul : la province !
Et maintenant, suivez la guide…
1. En cas de doute, restez à droite
S’il y a bien une chose qui horripile à tous les coups quelqu’un qui habite, travaille ou étudie à Paris, ce sont les gens qui marchent lentement au milieu de la rue, restent plantés sur le trottoir, ou pire encore, se tiennent à gauche sur l’escalator. Bien sûr, en tant que touriste, vous avez bien mérité quelques jours de vacances dans cette belle ville qu’est Paris. Mais sachez qu’un des clichés les plus véridiques concernant les Parisiens, et de façon générale, les habitants des grandes métropoles, c’est que tout le monde y est pressé/stressé/en retard.
Alors pour éviter les commentaires désagréables d’un passant qui file au pas de course à son rendez-vous chez le seul dentiste de la ville qui avait un créneau libre avant le 18 décembre 2047, tenez votre droite.
Autre conseil : si vous pensez être perdu(e), ne vous arrêtez pas au milieu de la rue pour regarder la carte. Continuez à marcher – lentement, d’accord, mais toujours en tenant votre droite !
2. Métro, boulot, dodo
Mis à part les rares occasions où le temps rappelle davantage Reykjavik sous une tempête de neige que Madrid sous le soleil, vous n’avez aucune excuse pour ne pas découvrir Paris à pied (ce qui vous permet d’ailleurs d’économiser l’achat d’un ticket de métro).
Il fût un temps où je prenais le RER jusqu’à Paris, descendais à une station un peu éloignée de ma destination, puis laissais le hasard guider mes pas (bon d’accord, j’utilisais aussi Google Maps). C’est grâce à cela que j’ai pu découvrir de petits parcs, des boutiques ou des cafés un peu à l’écart, dans des quartiers que je n’aurais jamais visités sinon. D’ailleurs, Paris n’est pas si grande que ça et on ne s’y perd pas si facilement. Mais si malgré tout, cela vous arrive un jour, marchez jusqu’à trouver une avenue ou un boulevard et arpentez-le sur quelques mètres. En moins de 10 minutes de marche, vous devriez tomber sur une station de métro. J’ai moi-même tenté un jour d’appliquer cette méthode lors de mon expatriation à Shanghai. C’était en plein mois d’août, il faisait 45° C et il n’y avait pas l’ombre d’une ombre. J’ai fini par trouver le métro au bout d’une heure de marche, après m’être plusieurs fois réfugiée dans des cafés sur le chemin afin de récupérer mon souffle et de prendre un peu d’air frais (conditionné). À côté de ça, Paris, c’est une promenade de santé !
3. Anarchie sur le passage clouté
Quand nous étions petits, nos parents nous ont appris à ne traverser que sur les passages piétons, une fois le petit bonhomme passé au vert. En Allemagne, les gens attendent patiemment le signal, même lorsque les rues sont aussi vides que le parc des Buttes-Chaumont un jour de pluie – une habitude qui m’a tellement marquée que je l’ai moi-même adoptée après deux ans passés à Berlin.
Mais sachez une chose : si vous débarquez à Paris, il vaut mieux laisser de côté ces formalités. Les Parisiens traversent dès que l’occasion se présente, de préférence au rouge et le plus loin possible des passages cloutés. Même lorsque le feu pour piéton est écarlate et qu’une voiture s’avance à une centaine de mètres. De toute façon, elle va bien finir par freiner ! Évidemment, loin de moi l’idée de faire l’apologie de coutumes allant clairement à l’encontre des règles de sécurité routière. Voyez plutôt ça comme un conseil amical afin de mieux vous fondre dans le décor…
4. Noir c’est noir
Afin de passer pour un vrai Parisien, rien de tel que d’adopter le code couleur en vigueur. Vous connaissez les couleurs du drapeau national ? Et bien sachez qu’une garde-robe parisienne se compose des mêmes, à une seule près : bleu, blanc, noir – surtout du noir, éventuellement agrémenté de plusieurs nuances de gris. À l’époque, ma prof de chinois en avait été tellement choquée qu’elle m’avait demandé pourquoi les Parisiens ne portaient que des tons « tristes », alors qu’elle s’imaginait Paris comme un feu d’artifice permanent. La réponse est toute simple : le noir, ça va avec tout. En portant au moins un vêtement noir, vous réduisez les chances de faire un fashion faux pas. Car Paris est la capitale de la mode et les Parisiens ont une réputation à tenir. On repère donc très facilement les touristes, marqués du sceaux des malencontreuses associations entre couleurs et motifs, comme cette personne que j’ai croisée un jour et qui portait un haut léopard, un pantalon vert pomme et un chapeau à la Indiana Jones… Pour un Parisien, c’est brûlure de la rétine garantie !
5. #Paris #Tour #Eiffel #Travel #Wanderlust
Puis-je vous confier un secret ? Moi qui, arrivée à la vingtaine, avais passé plus de temps dans les rues de la Ville Lumière que dans ma banlieue, je n’avais encore jamais mis les pieds à la tour Eiffel, ni même aux alentours. Mes 27 ans en vue, j’ai quand même fini par enfiler mon costume de touriste et (je le confesse) pris des #selfies devant la tour Eiffel. Ne me jetez pas la pierre, j’avais une bonne excuse ! J’étais accompagnée d’une amie scandinave venue passer quelques jours dans notre belle capitale et qui voulait absolument visiter le plus célèbre monument français. J’ai donc dû, pendant quelques temps, me glisser dans la peau du touriste authentique. Mais comme l’a dit un jour l’écrivain portugais José Saramago, « il faut sortir de l’île pour voir l’île. » Autrement dit, sans cette expérience, je n’aurais peut-être jamais pu prendre conscience de certaines choses, ni écrire ce texte.
Avant ce jour-là, je n’avais admiré la Dame de fer qu’entre les stations Passy et Bir-Hakeim, sur la ligne de métro aérienne. Mais là encore, si vous empruntez ce trajet, ne tombez pas dans le piège. Il n’y a que les touristes qui lèvent les yeux pour admirer la tour Eiffel à travers la vitre et pour la prendre en photo. Si vous voulez éviter l’étiquette du provincial, concentrez-vous et gardez l’air blasé.
Vous êtes maintenant paré pour vous fondre dans le décor parisien !