10 phases qui marquent l’apprentissage d’une langue étrangère

Experts ou débutants, nous traversons tous des phases émotionnelles similaires lors de l’apprentissage d’une nouvelle langue. De l’enthousiasme exacerbé au profond désespoir, voici un petit récapitulatif.

Illustration de Ale Giorgini
Nous y sommes. Vous avez décidé d’apprendre une nouvelle langue. Que vous soyez débutant en la matière ou polyglotte chevronné, le parcours reste le même : dans la plupart des cas, il suit des étapes bien définies. Si donc un jour, alors que vous pensiez avoir enfin maté ces absurdes règles de grammaire, vous réalisez à quel point le but est encore loin et qu’il vous prend l’envie de tout laisser en plan, pas d’affolement ! L’erreur est humaine, comme le disaient nos amis romains. Rien ne sert de capituler, l’important est de persévérer. N’oubliez pas ce qui vous attend au bout du chemin : la victoire ! Mais avant d’y arriver, allons voir de plus près par où vous allez devoir passer.

1. L’enthousiasme

Les langues, c’est comme les histoires d’amour : des débuts fougueux, des serments de fidelité éternelle, des débordements d’enthousiasme… Que l’on apprenne une nouvelle langue par passion ou pour des raisons professionnelles, au départ, on est plein de ferveur, rempli de bonnes intentions, on se jure d’atteindre la lune. En voilà un début prometteur !

2. L’obsession

Je ne sais pas s’il en va de même pour vous, mais il y a un moment où la langue que vous apprenez devient le centre du monde. On est obnibulé par elle et on n’a qu’une envie : s’immerger dans la culture du pays – c’est ce que j’appelle la phase obsessive. Lorsque je vivais à Paris et que j’apprenais le français, j’avais décidé que tout ce que j’acheterais ou entreprendrais devrait avoir cette aura parisienne ultra sophistiquée. Marinières, trenchs beiges et ballerines ont commencé à envahir mon armoire. Vous pensez que j’exagère ? il n’empêche que j’ai fini par le parler, le français !

3. Le malaise

Une fois surmontée cette phase obsessive, vient le moment d’étudier – et cette fois pour de bon. C’est là que des doutes commencent à vous assaillir et que le désespoir désarme les meilleures volontés. On est saisi par la sensation de ne rien pouvoir apprendre, de tout oublier dans la minute qui suit. C’est la panique. Chaque difficulté semble insurmontable, les mots nouveaux n’ont rien à voir avec ceux que l’on connaît, les règles de grammaire nous échappent, les idées s’embrouillent. Ne parlons même pas des verbes irréguliers ! Il devient de plus en plus difficile de résister à l’envie de fuir et de tout laisser derrière soi.

4. La timidité

On sait tous que le meilleur moyen de maîtriser l’art de la conversation dans une langue étrangère est de pratiquer celle-ci, de préférence avec des personnes de langue maternelle. Plus facile à dire qu’à faire. Car passer de la théorie à la pratique n’est pas une mince affaire : au fond, nous sommes tous dincorrigibles timides, nous détestons être mis à l’épreuve et nous montrer vulnérables. Le remède à cela ? Pensez à ce que vous risquez. La réponse ? Vous l’avez devinée : absolument rien !

 

5. L’incompréhension

Généralement, c’est ainsi que se passent les choses : vous avez pris votre courage à deux mains et vous êtes décidé à vous jeter à l’eau. Vous connaissez parfaitement votre texte, vous l’avez répété devant le miroir en essayant de garder un air nonchalant. Enfin ces heures d’entraînement vont pouvoir être mises en pratique : vous allez aborder la caissière du supermarché, le piéton venant à votre rencontre, le serveur du restaurant. Vous vous êtes déjà imaginé toute la scène et cette conversation fantasmée vous emplit de satisfaction. Mais lorsque vient le grand moment, tout ce beau décor s’écroule : après avoir prononcé le fameux texte un sourire rayonnant aux lèvres, votre interlocuteur vous donne la réplique… et vous êtes incapable d’en saisir un mot.

6. La frustration

C’est à ce moment que survient la phase vraiment critique. Comment est-ce possible, pensez-vous avec dépit, qu’après des mois d’étude assidue je ne comprenne pas un traître mot de ce qu’on me raconte ? Je ne suis clairement pas fait pour les langues. Mieux vaut laisser tomber !

7. La révélation

Et c’est précisément à cet instant qu’apparaît comme par magie la lumière au bout du tunnel, au moment où vous désespériez le plus. Alors vous commencez à tout comprendre. Tout vous semble être à la bonne place, vous n’êtes plus sur le point de déguerpir dès que l’on vous adresse la parole, l’aisance se lit sur votre visage. Bien joué, vous avez réussi à remonter la pente !

8. L’émotion

Oubliée, votre timidité de débutant ! Vous vous montrez plus à l’aise en société et vous osez même prendre la parole… Et là, vous vous mettez à parler, parler, parler, sans vous arrêter, sans scrupules ni remords ! Un soulagement, n’est-ce pas ? Mais attention, ne baissez pas la garde… le danger guette !

9. L’embarras

Plus rien ne vous arrête, vous vous sentez pousser des ailes et vous bravez tous les obstacles… Et là, paf ! Les situations ridicules se multiplient : une parole mal prononcée, un verbe à la place d’un autre, un « g » malencontreusement oublié… Vous provoquez des fous rires à tout bout de champ. Mais ne vous découragez pas, n’ayez pas peur du ridicule : c’est en faisant des erreurs que l’on apprend et ce sont justement elles qui vous aideront à progresser.

10. Le triomphe

Et voilà, cette langue qui vous était complètement étrangère n’a plus de secret pour vous. Vous comprenez tout, vous parvenez à tenir des conversations élaborées et même à rire de vos erreurs. Bravo ! Du reste, je vous l’avais bien dit : le principal, c’est de persévérer !

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