Depuis quelques années, la LV2 – ou deuxième langue vivante – se choisit dès la 5e en France. En LV1 ou en LV2, l’anglais est obligatoire. Qu’en est-il des autres langues ? Comment aider votre enfant à choisir sa seconde langue vivante durant son parcours scolaire ?
Généralement, les deuxièmes langues vivantes proposées sont l’espagnol ou l’allemand. Certains établissements permettent également d’apprendre l’italien tandis que des langues rares comme le russe, le mandarin ou l’arabe sont de plus en plus offertes.
Avant toute chose, il est important de ne pas tomber dans les préjugés classiques et de se dire « mon enfant est nul en langues » ou « les langues, ce n’est pas son truc ». Les langues deviennent fascinantes pour tous dès lors qu’on s’intéresse à la culture qu’elles véhiculent. Il y a au moins une langue étrangère faite pour chaque enfant. Voici un petit guide pratique pour choisir la langue la mieux adaptée aux envies et besoins du vôtre.
L’espagnol : la langue vivante préférée au collège
Vous le savez sans doute déjà, après l’anglais, l’espagnol est la langue favorite des collégiens. Une musicalité qui plaît, une structure proche du français et l’exotisme de l’Amérique du Sud suffisent à expliquer cet engouement.
Pour autant, sachez que la facilité de l’espagnol est souvent surestimée. Les conjugaisons sont complexes, plus qu’en allemand par exemple ! Votre enfant devra apprendre de nouveaux temps comme le subjonctif imparfait, disparu en français – ou en tout cas très peu utilisé. L’espagnol est une langue dont il est facile et rapide d’acquérir des bases mais qui devient plus complexe lorsqu’il s’agit de la maîtriser à la perfection.
Notre conseil : Si votre enfant veut surtout se focaliser sur l’apprentissage de l’anglais et qu’il souhaite simplement acquérir quelques notions dans une langue annexe, l’espagnol peut être un très bon choix.
L’allemand : la langue vivante mal-aimée
Cette langue a besoin de plus d’arguments pour être défendue, car l’allemand souffre d’une mauvaise réputation. Langue moche, difficile et a priori peu utile si on compare aux opportunités offertes par l’espagnol. Pourtant, il n’y a pas concurrente plus sérieuse face à la langue de Cervantès.
Étrangement, des vacances en Espagne font plus rêver qu’un séjour outre-Rhin. Partir en road trip en Andalousie, en city trip à Barcelone ou en bad trip à Ibiza, ça vaut toujours mieux que visiter le port de Hambourg ou les débris du mur de Berlin, non ? Cela fait beaucoup de trips pour ceux qui n’ont pas les tripes de se mettre à l’allemand. Mais faut-il vraiment apprendre l’espagnol pendant de longues années pour espérer se prélasser au soleil sur la côte méditerranéenne et échanger quelques mots avec les commerçants ?
« Oui, mais l’espagnol est une langue d’avenir ! », pourraient rétorquer des parents ambitieux, sensibles à l’essor économique de l’Amérique latine. Et c’est vrai, l’argument est valable ! En dehors de l’Allemagne, l’Autriche, une partie de la Suisse, le Luxembourg, le Liechtenstein et une poignée de villages belges reculés, les occasions de parler allemand sont réduites. Mais n’oublions pas que l’allemand est la langue du présent en Europe. Et elle a encore de beaux jours devant elle !
Alors que de nombreux économistes londoniens regrettent le Brexit, Francfort – qui accueille la Banque Centrale européenne – se rêve déjà en nouvelle capitale européenne de la finance. Parler allemand pourrait garantir un avenir brillant à votre enfant. Apprendre l’espagnol pour l’Argentine, c’est un peu comme apprendre l’anglais pour la Nouvelle-Zélande. Combien d’hispanisants ont réellement pour projet de se rendre en Amérique du Sud ? À l’inverse, combien de ces hispanisants seront amenés à se rendre en Allemagne un jour ou l’autre ? L’Allemagne est notre plus grand voisin. Et notre meilleur ami aussi ! Le futur de votre enfant se jouera certainement en Europe et sur ce continent, il y a 100 millions de germanophones contre 45 millions d’Espagnols.
Notre conseil : Si votre enfant souhaite honorer l’amitié franco-allemande, qu’il n’a pas tendance à choisir la facilité et qu’il envisage éventuellement une carrière à l’étranger, l’allemand est la langue parfaite !
L’italien : la langue vivante discrète
Pour les Français, apprendre une langue latine représente un choix facile. Trop souvent, l’espagnol fait de l’ombre à l’italien. Si on ne se fie qu’aux chiffres, alors aucune hésitation : l’espagnol compte environ 500 millions de locuteurs natifs contre 70 millions pour l’italien. Mais les chiffres ne font pas tout… L’espagnol est la deuxième langue la plus étudiée en France alors que les italophones sont plus rares. Apprendre l’italien est un axe de différenciation qui demande peu d’efforts. De plus, une fois l’italien acquis, comprendre l’espagnol et même l’apprendre devient plus facile !
Notre conseil : L’italien, une alternative à l’espagnol à privilégier lorsque c’est possible.
Langues rares : la différenciation
Mandarin, portugais, arabe… de nombreuses autres langues vivantes sont enseignées au collège. Mais beaucoup moins souvent que « les trois classiques » citées plus haut. S’il en a l’occasion, votre enfant a tout intérêt à choisir une de ces langues rares.
Le choix peut bien entendu être motivé par des raisons personnelles. Ainsi, si vous avez des origines portugaises, russes ou maghrébines mais que vous maîtrisez peu ou mal la langue nationale du pays, cela peut permettre à votre enfant de se reconnecter avec ses racines. Dans tous les cas, une langue rare donnera à votre enfant une longueur d’avance indiscutable. Dans un pays où la maîtrise de l’anglais reste problématique, celle du russe ou du japonais peut surprendre et s’accompagner d’opportunités intéressantes.
Notre conseil : Une langue rare représente un choix intelligent et différenciant qui aidera votre enfant dans son avenir, tant professionnel que personnel.
Libre à vous maintenant d’en discuter avec votre enfant. Une langue vivante ne se choisit pas à la légère. Finalement, n’oublions pas ce qui importe le plus : la motivation !