Un guide linguistique des institutions en Italie

Qui détient vraiment le pouvoir en Italie ? Quelles sont les particularités du gouvernement ? Quels sont les grands partis ? Découvrez le fonctionnement de la politique chez nos voisins transalpins avec ce guide linguistique des institutions en Italie !
Comment parler des institutions en Italie ? Avec ce guide linguistique, découvrez les coulisses de la « politica italiana » !

Quelles sont les différentes institutions en Italie ? Comme la France, l’Italie est une république (Repubblica). Sa constitution date de 1948. Mais chez nos voisins latins, les institutions politiques n’ont pas exactement le même rôle que chez nous. Alors, quel est le rôle du Président, du Premier ministre et du Parlement à Rome ? Découvrez-le avec ce guide linguistique des institutions en Italie !

Consiglio dei Ministri, Camera dei Deputati… un lexique des institutions en Italie

En Italie, le chef de l’État est le président de la République (Presidente della Repubblica). Dans les faits, son rôle ressemble plus à celui du président allemand qu’au président français. Garant de l’unité du pays et de la neutralité politique, il n’est associé à aucun parti. Il dispose d’un droit de grâce, peut nommer 5 sénateurs à vie, nommer les membres du gouvernement ou encore dissoudre le Parlement. Il est élu par le Parlement pour un mandat de sept ans. Si ce dernier est renouvelable sans limite, par coutume, le président n’effectue généralement qu’un seul mandat. Il réside dans le centre de Rome, au palais du Quirinal (Palazzo del Quirinale) sur la colline du même nom. En cas de destitution, de décès ou de tout autre raison entraînant la vacance de la fonction présidentielle, le président du Sénat (Presidente del Senato) assure l’intérim du poste.

L’institution centrale du pouvoir exécutif en Italie est représentée par le président du Conseil des ministres (Presidente del Consiglio dei Ministri), chef du gouvernement assimilable au Premier ministre français. Il est responsable de la politique générale du gouvernement devant le Parlement ainsi que le président, d’ailleurs chargé de le nommer. Généralement, il est choisi par les députés ou les sénateurs du Parlement. Il habite et travaille au palais Chigi, sur la Piazza Colonna de Rome.

Le gouvernement italien se compose de différentes fonctions. On trouve ainsi des ministres (Ministri) exerçant leur autorité au sein d’un ministère (ministero) spécifique (13 au total), mais également des ministres dits « sans portefeuille » (Ministri senza protofoglio). Ceux-ci sont affectés à un département (dipartimento). Parmi les autres personnages clés du gouvernement, citons les vice-ministres (viceministri) et les secrétaires d’État (Sottosegretari di Stato).

Le Parlement italien (Parlamento) est composé de deux chambres (camere) :

  • La Chambre des députés (Camera dei Deputati), constitué de 630 membres, dont 618 élus correspondant aux 27 circonscriptions du pays, plus 12 élus députés pour les expatriés (près d’un Italien sur dix vivant à l’étranger) ;
  • Le Sénat de la République (Senato della Repubblica), composé de 315 sénateurs, 309 élus pour les régions du territoire italien et 6 autres par les expatriés.

Les deux chambres disposent des mêmes pouvoirs et des mêmes prérogatives pour exercer le pouvoir législatif. En principe, les élections législatives sont organisées tous les cinq ans. Elles peuvent être tenues de manière anticipée, possibilité qui se rapproche plus de la règle que de l’exception en Italie. Quant au pouvoir judiciaire, il est assuré par la Cour suprême de cassation (Corte suprema di cassazione) et le Conseil d’État (Consiglio di Stato).

L’instabilité politique : una specialità italiana ? Les institutions en Italie sont réputées pour leur instabilité. Depuis les débuts de la République italienne à la fin de la Seconde Guerre mondiale, 44 présidents du Conseil des ministres et près de 70 gouvernements se sont succédé. À titre de comparaison, depuis la Ve République proclamée fin 1958, la France a connu 24 Premiers ministres pour une quarantaine de gouvernements. En Italie, le record de longévité d’un gouvernement est détenu par Silvio Berlusconi. De 2001 à 2005, le gouvernement Berlusconi II tient… 3 ans, 11 mois et 12 jours !

Quels sont les principaux partis politiques en Italie ?

Traditionnellement, les forces politiques en Italie se divisaient en deux grands blocs : la droite (destra) d’un côté, la gauche (sinistra) de l’autre. Depuis plusieurs années, comme dans d’autres pays européens (dont la France), les partis se morcellent et l’opposition se complexifie. 

Dans les années 1990, le Parti communiste italien (PCI, Partito Comunista Italiano) se dissout après 70 ans d’existence. Puis tous les partis de gauche disparaissent un à un. D’abord, le PDS (Partito Democratico della Sinistra), puis l’UD (Unione Democratica) et le PPI (Partito Popolare Italiano). En juillet 2021, c’est au tour des Verts (Federazione dei Verdi) de disparaître après 35 ans d’existence. Le bloc de droite connaît le même sort. Forza Italia, parti créé par Silvio Berlusconi, s’unit à AN (Alleanza Nazionale). En 2009, un nouveau parti est ainsi fondé : le PdL (Il Popolo della Libertà). Il se dissout quatre ans plus tard.

Ceci explique pourquoi la plupart des grands partis italiens actuels sont relativement récents. Du plus à gauche au plus à droite, on trouve :

  • Le PD (Partito Democratico), parti social-démocrate de centre gauche fondé en 2007 ;
  • IV (Italia Viva), parti situé au centre voire au centre gauche et lancé en 2019 par Matteo Renzi ;
  • L’UdC (Unione di Centro, « Union du Centre » en français), parti chrétien-démocrate situé au centre et fondé en 2008 ;
  • Le M5S (Movimento 5 Stelle, « Mouvement 5 étoiles » en français), parti centriste « antisystème » fondé en 2009 ;
  • FI (Forza Italia), parti libéral de centre droit, refondé par Silvio Berlusconi en 2013 ;
  • La LN (Lega Nord, « Ligue du Nord » en français), parti de droite voire d’extrême-droite fondé en 1989 et associé à Matteo Salvini, secrétaire fédéral (segretario federale) du parti depuis 2013 ;
  • Fratelli d’Italia (« Frère d’Italie »), parti d’extrême-droite fondé en 2012.

Vocabulaire du vote et de la politique : les mots italiens à connaître

Le gouvernementIl governo
L’allianceL’alleanza
L’élection, l’électeur, élireL‘elezione, l‘elettore, eleggere
L’isoloirLa cabina elettorale
La campagne politiqueLa campagna politica
La démocratie, la dictatureLa democrazia, la dittatura
La loiLa legge
La politique intérieure / extérieureLa politica interna / estera
Les relations diplomatiquesLe relazioni diplomatiche
Le citoyenIl cittadino
Le députéIl deputato
Le droit de voteIl diritto di voto
Le premier tourIl primo turno
Changer de gouvernementCambiare governo
Nommer, nommé(e)Nominare, nominato/a
Remplacer, succéderSostituire, succedere
PromettrePromettere
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