Des changements du monde naissent les néologismes. Les néologismes, ce sont ces nouveaux mots, ces nouvelles expressions qui viennent illustrer un phénomène ou une réalité jusqu’alors inconnus.
Les linguistes précisent qu’un néologisme consiste en l’assemblage de plusieurs mots déjà existants afin de former un nouveau mot dont la mission est de décrire une nouvelle réalité ou pensée. Les néologismes sont l’un des meilleurs moyens pour une langue de développer son vocabulaire tout en maximisant la précision des idées exprimées.
Aujourd’hui, le réchauffement – ou dérèglement – climatique est l’un des phénomènes de société les plus productifs en matière de néologismes. Depuis une trentaine d’années, les scientifiques et experts du monde entier alertent les citoyens et dirigeants sur la menace imminente qui pèse aujourd’hui sur l’Homme. Pour la première fois dans l’histoire de la planète Terre, une hausse générale des températures serait provoquée par l’activité humaine.
Avec l’élévation du niveau des océans, l’apparition de nouvelles zones arides dans le monde, des difficultés en matière de production agricole et la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes tels que les tempêtes ou les ouragans, ce phénomène climatique représente l‘un des défis les plus importants auquel doit faire face l’espèce humaine. Plus qu’un simple ajustement, il s’agit de repenser totalement le « modèle économique mondial » avec la nécessité de consommer, produire et échanger autrement.
L’effet de serre : l’un des premiers néologismes liés au changement climatique
En cause dans de nombreuses discussions autour du réchauffement climatique, le terme « effet de serre » est entré dans le langage courant à la fin du XXe siècle. C’est pourtant un phénomène naturel identifié par les scientifiques depuis la fin du XIXe siècle !
Le phénomène d’effet de serre se produit sur Terre depuis plusieurs millions d’années. On retrouve d’ailleurs des phénomènes similaires sur d’autres planètes du système solaire, comme Vénus ou Mars. Ce phénomène thermique illustre le fait qu’une partie des rayonnements solaires qui frappe une planète se trouve être piégée par une atmosphère rendue « imperméable ».
La forte présence de gaz à effet de serre ou de vapeur d’eau favorise l’opacité de l’atmosphère, ce qui emprisonne toujours plus les rayons solaires et contribue ainsi au réchauffement d’une planète. Si l’effet de serre est naturel, voire indispensable à la vie sur Terre, c’est son intensité et le fait que l’Homme en soit en partie à l’origine qui pose aujourd’hui problème. Les énergies fossiles et la pollution globale émise par l’être humain semblent être l’une des causes majeures de l’accentuation de ce phénomène d’effet de serre.
La transition énergétique, la grande nécessité du moment
La « transition énergétique » est un concept né en Allemagne et défendu par l’association Öko-Institut dans les années 1980. En France, ce concept est repris dans les années 2000, faisant de la transition énergétique l’une des premières nécessités pour faire face au réchauffement climatique.
Conscients de l’impact des activités humaines sur le changement climatique, les scientifiques ont établi que la principale cause des rejets de gaz à effet de serre dans l’atmosphère venait des énergies fossiles, énergies sur lesquelles s’appuie l’être humain pour développer ses activités.
En cause notamment, le pétrole et le charbon, deux énergies qui rejettent beaucoup de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. De ce postulat est née la nécessité d’opérer une transition énergétique. Ce terme désigne une modification structurelle des modes de production ou de consommation de l’énergie en s’appuyant sur des énergies non polluantes ou faiblement émettrices de dioxyde de carbone.
Parmi les énergies les plus à même de concrétiser cette transition énergétique : les énergies renouvelables comme le soleil, le vent ou la géothermie, qui s’appuie exclusivement sur des phénomènes naturels et non polluants. Autre néologisme officiel pour désigner cette nécessité de changer les moyens de production énergétique : la « croissance verte ».
Les énergies renouvelables : place à la nature
Comme leur nom l’indique, les « énergies renouvelables » se renouvellent continuellement. Contrairement aux énergies fossiles dont les stocks s’épuisent au fur et à mesure, les énergies renouvelables sont infinies puisqu’elles s’appuient sur des phénomènes naturels qui se reproduisent de façon illimitée.
Les énergies renouvelables proviennent de deux grandes sources naturelles : le Soleil et la Terre. Ces « énergies propres » sont défendues par les écologistes, leur exploitation engendrant très peu de déchets et d’émissions polluantes. Problème : leur pouvoir énergétique et leur rendement sont beaucoup plus faibles que celui des énergies non renouvelables. En France, l’objectif est de porter la part des énergies renouvelables à 32 % de la consommation finale d’énergie en 2030.
La décroissance : du réchauffement climatique découle une nouvelle idéologie politique
Parmi les mouvements et idéologies en vogue qui découlent directement du réchauffement climatique et de ses conséquences sur l’environnement : la décroissance fait de plus en plus parler d’elle. Le concept de « décroissance » repose sur un constat simple : il n’est pas possible de produire et consommer indéfiniment dans un monde qui lui est fini.
En prônant une diminution globale de la consommation et de la production, le mouvement décroissant souhaite mettre sur pied un système raisonnable qui limiterait de fait l’impact de l’Homme sur la planète Terre.
Dans les faits, la décroissance se heurte de plein fouet avec l’économie capitalistique telle qu’on la connaît, à savoir la naissance et la promotion permanente de nouveaux besoins afin de développer la croissance économique et de favoriser toujours plus la consommation. Cette « croissance économique » serait nocive pour l’Homme et pour son milieu, il faudrait donc rompre avec elle ou tout du moins, en revoir la définition.
Le climatoscepticisme : le coin des gens qui doutent
Si la plupart des experts et scientifiques s’accordent à établir un lien direct entre la hausse des températures actuelles et l’activité humaine, certains d’entre eux doutent encore et tendent à penser que cette hausse globale des températures serait d’origine naturelle, conformément aux grands cycles météorologiques qui ont façonné la planète Terre depuis des millions d’années. Pour illustrer cette pensée qui vise à remettre en question les causes anthropologiques du réchauffement climatique, il a bien fallu inventer un terme : le « climatoscepticisme ».
Aujourd’hui, la responsabilité humaine sur le changement climatique de la Terre fait pourtant l’objet d’un consensus scientifique au sein du GIEC, le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat. D’abord hypothétique dans les rapports de 1990 et 1995, elle est soulignée dès 2001. Cette responsabilité humaine est implacablement mise en avant dans le « résumé à l’intention des décideurs politiques » publié en 2018.
Le changement climatique, une tendance visible sur le web
Tandis que les questions environnementales occupent désormais une place centrale dans l’actualité, les recherches liées au changement climatique et au défi environnemental n’ont jamais été aussi importantes. La preuve avec ces quelques chiffres :
- En France, le record de recherches liées au changement climatique date de janvier 2007. Il correspond à la publication du rapport du GIEC, alarmant pour la première fois de l’impact humain sur l’avenir de la planète.
- La COP 21, organisée par la France en décembre 2015, suscita, elle aussi, de nombreuses recherches autour des questions environnementales. Le total des recherches enregistrées entre octobre 2015 et janvier 2016 constituent un record sans précédent sur les moteurs de recherche français. En 2019, la COP 25 aura lieu au Chili du 2 au 13 décembre.
- Quelles sont les recherches le plus souvent associées au réchauffement climatique ? Sans surprise, les termes « développement durable », « environnement » et « réchauffement climatique » arrivent en tête des recherches effectuées durant les deux dernières années, suivis de près par « climat » et « effet de serre ».