Apprendre facilement à parler espagnol (ou n’importe quelle autre langue) : les astuces de deux polyglottes

Luca Lampariello et Matthew Youlden parlent chacun plus de dix langues étrangères. Ils nous donnent ici leurs astuces pour apprendre facilement, en mettant l’accent sur l’espagnol.

Dans la vidéo, Luca et Matthew nous décrivent leur expérience de l’apprentissage de l’espagnol et des langues en général. Si peu d’entre nous sont capables de jongler entre dix idiomes comme le font nos protagonistes, l’espagnol est familier à beaucoup de Français depuis les bancs de l’école – ou les dernières vacances à Barcelone. Moi même, je l’ai appris pendant quatre ans à l’école. Et pourtant, je n’ai jamais été capable de dépasser le stade de la première leçon dans une conversation réelle : « Me llamo John-Erik. Yo nací en Los Ángeles. Chicle en la basura, por favor. » Dans la pratique, l’espagnol est resté pour moi une langue morte. Mais j’ai décidé d’y remédier et appelé deux experts à la rescousse. Ce sont eux que vous avez vus dans la vidéo.

L’Italien Luca Lampariello est depuis toujours passionné par les langues étrangères : il apprenait déjà l’espagnol tout seul dans sa chambre lorsqu’il était enfant. Et il ne s’est pas arrêté là, puisqu’il parle aujourd’hui anglais, allemand, russe, mandarin et japonais ! Quant à Matthew Youlden, il est le polyglotte attitré de Babbel. Avec plus de dix langues différentes à leur actif, autant dire qu’ils ont des choses à nous apprendre sur le sujet, et pas seulement à propos de l’espagnol. Voici donc quelques-uns de leurs conseils :

1. Intégrer la langue au quotidien

Les langues sont vivantes : il faut partir de ce principe et intégrer la langue que l’on apprend à son environnement quotidien. Il existe des dizaines de manières de le faire : en regardant des films ou des séries en langue originale, en écoutant de la musique ou des émissions de radio, en paramétrant la langue de votre ordinateur ou téléphone, en allant à la pêche aux informations sur des sites étrangers… On se familiarise ainsi rapidement avec la langue étrangère, et lorsqu’il fait partie intégrante de la vie de tous les jours, l’apprentissage devient une routine au lieu de rester une case à cocher sur la liste des choses à faire de la semaine.

2. Multiplier les rencontres avec des personnes de langue maternelle

C’est la conséquence logique du premier point : le meilleur moyen d’apprendre reste bien sûr de discuter avec des personnes de langue maternelle. Avec la facilité à voyager et la mobilité sociale qui caractérisent notre époque, la chose devient aisée, surtout dans les grandes métropoles où l’on rencontre des étrangers à chaque coin de rue. Commander en italien au restaurant, indiquer son chemin en anglais à un touriste, oser engager la conversation dans la langue du pays dans lequel on voyage… Il existe une multitude d’opportunités à saisir ! Si vous avez dans votre entourage un Espagnol, vous pouvez lui proposer des rencontres hebdomadaires. Et si la gêne que l’on peut éprouver à parler une autre langue avec un proche est trop forte, ou simplement que la force de l’habitude vient systématiquement se mettre en travers de l’effort au cours de la conversation, le tandem offre une excellente alternative. Comme dit Luca, lorsqu’on a l’occasion d’apprendre et de pratiquer régulièrement plusieurs langues, on ne les oublie plus par la suite. Cela vaut pour dix langues, mais c’est d’autant plus vrai pour une seule ! Plus on la parle et moins on a de chance de l’oublier un jour.

3. Identifier les points communs

Dans une langue étrangère, on a tendance à remarquer beaucoup plus facilement les différences que les points communs avec sa langue maternelle. Vous verrez qu’en inversant la tendance, on décuple la motivation. Si, pour un Français, la chose est assez intuitive en ce qui concerne les autres langues latines, dont les similarités dans le vocabulaire et la grammaire sont évidentes, elle l’est moins avec d’autres. Pourtant, le principe est le même : l’anglais et l’allemand sont par exemple toutes deux des langues germaniques. Or, un Français a facilement tendance à penser que l’allemand lui est totalement étranger, alors qu’il suffit de déterrer ses rudiments d’anglais pour s’apercevoir du contraire : milk devient milch, brother bruder, make machen – ça semble tout de suite plus familier, vous ne trouvez pas ? Les langues possèdent bien plus de points communs entre elles que l’on ne veut bien le croire… Il faut seulement y tendre l’oreille ! Et Luca et Matthew d’en faire la démonstration avec le mot “démocratisation” : « democratisation, democratización, Demokratisierung, democratizzazione »…

4. Copieur !

Nos deux personnages ne sont pas seulement polyglottes sur le papier : ils maîtrisent aussi parfaitement les accents des langues qu’ils parlent. Or, c’est justement ça qui, souvent, nous décourage ou nous dissuade de nous exprimer : le -r qu’on veut rouler mais qui reste coincé dans la gorge, le -th qui continue désespérément de sonner comme un -ze et arrache automatiquement un « Oh, french accent is so cute ! » à notre interlocuteur anglophone, tandis que le rouge nous monte aux joues… Autant de bonnes raisons de préférer rester muet. Le secret de Luca et Matthew ? L’imitation, qu’ils vont jusqu’à comparer à un jeu d’acteur : en écoutant attentivement quelqu’un de langue maternelle et en essayant de reproduire les mêmes sonorités sans d’abord se soucier du sens, on peut vite parvenir à un résultat et habituer sa langue à des prononciations inhabituelles. Une fois de plus, le principal est d’aborder la chose sous son aspect ludique et de relever le défi dès que possible : avec un ami, en regardant un film, en écoutant des gens parler dans le train… Là encore, c’est une question de bonne volonté, car les opportunités sont nombreuses.

5. De l’une à l’autre

Cette astuce s’adresse surtout à ceux qui possèdent déjà des connaissances approfondies dans une langue étrangère et ont envie d’élargir le champ des possibles. Il ne faut pas hésiter à se servir de la première comme support afin d’enrichir son vocabulaire en passant de l’une à l’autre : « to enrich » et « bereichern » sont très proches : en assimilant les deux à la fois, vous faites d’une pierre deux coups et enrichissez votre vocabulaire en plus de perfectionner votre méthode d’apprentissage !

 

Vous voulez témoigner de ce que les astuces de Matthew et Luca vous ont apporté ? Ou bien d’une méthode personnelle que vous avez vous-même développée ? N’hésitez pas à en faire part dans les commentaires à la suite de cet article !

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