L’anglais médical est-il devenu indispensable pour devenir médecin ?

Quelles sont les spécificités de l’anglais médical ? Quelles langues apprendre lorsqu’on fait des études de médecine ?
Quelles sont les spécificités de l'anglais médical ? Quelles langues apprendre lorsqu'on fait des études de médecine ?

Quelles langues apprendre lorsqu’on fait médecine ? La réponse semble simple : l’anglais. En effet, la langue de Shakespeare est la Lingua Franca de la médecine : les revues médicales les plus prestigieuses sont toutes anglophones, le vocabulaire est largement influencé par les anglicismes et, du fait de son statut de « langue universelle », c’est l’anglais qu’on utilise aux quatre coins du monde pour communiquer avec des étrangers. De ce fait, un·e médecin, dont la profession est utile à l’ensemble de l’humanité, se doit de maîtriser l’anglais médical afin de pouvoir communiquer avec le plus grand nombre possible.

Mais pourquoi l’anglais est-il indispensable pour les professions médicales ? Quelles sont les spécificités de l’anglais médical ? Nous faisons le point dans cet article.

Mais d’abord, pourquoi dit-on que le latin aide à faire médecine ?

L’anglais n’a pas toujours dominé l’étude de la médecine. Les premières sources écrites parlant de médecine remontent au Ve siècle av. J.-C. : leur auteur n’est autre que le fameux Hippocrate, qui a donné son nom au serment traditionnellement prêté par les médecins, les chirurgiens-dentistes et les sages-femmes en Occident. Aujourd’hui, les praticiens récitent plutôt la déclaration de Genève.

Néanmoins, les écrits d’Hippocrate marquent le début de l’hégémonie des Grecs sur les connaissances médicales : les Romains n’en possèdent que des rudiments, car ils considèrent la médecine comme une pratique vulgaire et dégradante, donc réservée aux esclaves et aux barbiers. La plupart des médecins de l’Empire romain sont donc Grecs, et leurs travaux scientifiques sont naturellement écrits en grec et en latin. Les Arabes, lorsqu’ils reprennent le flambeau des connaissances scientifiques, continuent à utiliser ces deux langues pour notamment décrire l’anatomie humaine ; jusqu’à ce qu’à partir de la Renaissance, les différents pays d’Occident commencent à développer leurs propres traditions médicales à partir de cet héritage gréco-romain.

Voilà pourquoi, aujourd’hui encore, certains des meilleurs élèves de collège et de lycée continuent de s’inscrire en classe de latin dans l’espoir que cela puisse leur être utile pour leurs futures études de médecine. Bien qu’en réalité, ils auraient davantage intérêt à renforcer leur apprentissage de l’anglais.

L’anglais médical : 3 raisons pour lesquelles c’est aujourd’hui indispensable

1. La majorité des articles de recherche sont en anglais

En 2020 et 2021, les médias ont énormément parlé des revues médicales dans lesquelles sont menées les recherches de référence sur le Covid-19 : test de vaccins et homologation, nouvelles découvertes sur les facteurs de risque et les mécanismes de transmission … Toutes les connaissances scientifiques sur le virus doivent être validées par une publication dans ces revues pour qu’elles soient considérées comme fiables par la communauté scientifique.

Or, en 2010, on dénombrait 114 revues publiées en anglais contre 24 en d’autres langues. Et les revues médicales les plus prestigieuses sont aujourd’hui toutes anglophones. Les voici, par ordre décroissant d’importance et d’influence au niveau mondial :

  1. The New England Journal of Medicine
  2. The Lancet
  3. JAMA (Journal of American Medical Association)
  4. Annals of Internal Medicine
  5. British Medical Journal

Il apparaît donc indispensable pour les professionnels de santé de maîtriser l’anglais s’ils veulent comprendre ou rédiger des articles dans ces revues, ou tout simplement continuer à se former aux nouvelles techniques et pratiques.

2. Une mauvaise maîtrise de l’anglais peut mettre en danger des patients non francophones

L’intégralité des médecins exerçants en France a été confrontée au moins une fois à un patient étranger qui ne parlait pas le français. Selon leur spécialité, cela peut être plus ou moins rare : les urgentistes parisiens peuvent y être confrontés quotidiennement, tandis qu’un médecin de campagne peut n’avoir que quelques cas par an. Mais, quoiqu’il en soit, un médecin qui ne maîtrise pas bien l’anglais peut être amené à faire d’importantes erreurs de diagnostics et de mettre en danger la vie de son patient.

Ainsi, selon une étude d’étudiants en médecine, la plupart des médecins français auront tendance à dire « do you take drugs ? » afin de demander au patient s’il prend des médicaments ou s’il suit un traitement.

Or, l’écrasante majorité des anglophones natifs comprendront la question suivante : “est-ce que vous vous droguez ?”.

Un autre exemple porte sur la façon de dire “how long do you smoke ?” pour demander “combien de temps mettez-vous pour fumer une cigarette“. La plupart des anglophones comprendront plutôt : “depuis combien de temps fumez-vous ?”.

3. Mobilité internationale, congrès et colloques

Les médecins se rendent régulièrement à des colloques et congrès internationaux, pendant lesquels toutes les communications, à l’écrit comme à l’oral, se font en anglais. Pour participer à ces évènements, il est donc essentiel de savoir s’exprimer en anglais médical pour proposer des articles, mener des conférences ou répondre aux questions du public.

En outre, l’anglais est indispensable pour les médecins qui souhaiteraient s’expatrier à l’étranger pour faire de la médecine dans un contexte humanitaire, postuler à des emplois extrêmement bien rémunérés aux États-Unis ou tout simplement suivre une année universitaire à l’étranger.

Quelques spécificités de l’anglais médical

Une utilisation des acronymes

L’anglais médical utilise systématique des acronymes pour parler d’organisations (FDA – Food and Drug Administration, WHO – World Health Organization) ou pour décrire des classes médicamenteuses (NSAIDs – Non Steroidal Anti-Inflamatory Drugs, MMR vaccine – Measles, Mumps, Rubella). Les connaître tous relève de la gageure, mais n’en connaître aucun rend impossible toute lecture d’article spécialisé.

Les unités de mesure

Les pays anglosaxons n’utilisent pas les mêmes unités de mesure que le reste du monde. La taille est exprimée en foot et inches, le poids en stones et pounds, et la température en degrés Fahrenheit. Dans un domaine scientifique comme la médecine, il paraît indispensable de pouvoir convertir aisément les unités en ayant quelques ordres de grandeur en tête.

Ainsi, on pourra retenir que :

  • 1 pouce (inch) = 2,54 cm
  • 1 pied (foot) = 30,48 cm
  • 5 pieds (feet) = 152 cm
  • 220 livres (pounds) = 100 kg
  • 32 degrés Farenheit = 0°C

Une façon particulière de lire les chiffres

La manière de lire les chiffres peut être très déconcertante pour quelqu’un qui participe à une conférence médicale en anglais. En effet, dans les travaux scientifiques spécialisés, les chiffres qui suivent le point décimal seront lus un à un : 2.95g/L sera lu “two point nine five grams per litre”. Dans la vie de tous les jours, en revanche, les chiffres seront lus ou dits de façon habituelle : “two grams ninety-five”.

Le lexique spécialisé de l’anglais médical

Le lexique médical est un lexique très spécialisé, en anglais comme en français. Les étudiants en médecine passent plusieurs années à essayer de retenir le plus grand nombre de termes extrêmement précis : anaérobie, nosocomial ou athérosclérose par exemple. Pour les francophones, la plupart de ces termes sont transparents lorsqu’on passe à l’anglais car ils partagent les mêmes racines greco-latines : dyspnée se dit dyspnoea et athérosclérose se dit atherosclerosis. En revanche, ceux dont la langue maternelle s’éloigne de ces racines devront tout réapprendre.

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