Chez Babbel, il n’y a pas que les langues étrangères qui nous passionnent. Nous aimons aussi profiter des petits bonheurs simples. Se laisser aller au hygge par exemple : rester au chaud chez soi avec une tasse de thé, près d’un feu de cheminée, à regarder un tas de séries en vo sous une montagne de couvertures… et, entre deux épisodes, se faire une petite leçon Babbel pour continuer son apprentissage.
Regarder une série en V.O. est une très bonne façon de faire des progrès lorsqu’on apprend une langue. C’est non seulement un moment de détente assuré, mais aussi un excellent moyen d’améliorer sa prononciation tout en apprenant beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses sur la culture du pays et les préoccupations actuelles de toute une société. Quoi de mieux pour vivre un dépaysement total et riche d’enseignements ?
Pour vous faciliter la tâche, nous vous avons concocté un petit guide de survie qui va vous permettre de progresser tout en douceur. Nous vous proposons dix séries en VO venant de dix pays différents. Leurs caractéristiques communes : toutes ces séries en VO ont été saluées par la critique, conçues par et pour des locuteurs natifs de chaque langue… et aucune n’est en anglais !
10 séries en VO parfaites pour progresser dans votre nouvelle langue
🇩🇪 Apprendre l’allemand avec Dark
Synopsis : Dans une petite ville allemande, un enfant disparaît. Quatre familles paniquées se lancent à sa recherche pour trouver des réponses, faisant ressurgir des mystères sur au moins trois générations.
C’est l’une des séries en VO allemande les plus appréciées ! Et pour cause : Darke nous propose sorte de mélange entre Stranger Things et Les Revenants pour son côté science-fiction, toujours présent, mais assez discret. On est loin de la débauche d’effets spéciaux. Ici, ce sont le scénario, le mystère et les personnages qui comptent. Celles et ceux qui adorent résoudre des énigmes seront fans de cette série noire, sombre et dont le suspens est résolument… dark.
🇪🇸Apprendre l’espagnol avec Las Chicas del Cable (Les demoiselles du téléphone)
Synopsis : Être une femme en 1928 en Espagne, c’est compliqué. Grâce à leur travail de standardiste, quatre jeunes femmes en quête d’indépendance vont changer leur vie.
Comme la série Narcos, Las Chicas del Cable est une production Netflix, et l’une des meilleures séries en VO espagnole. Conçue et tournée par une équipe espagnole, elle se concentre sur la très patriarcale Espagne des années 20. C’est un sujet encore très présent dans les préoccupations contemporaines espagnoles, surtout depuis la crise financière de 2008 qui a ravivé les inégalités hommes-femmes. Cette série montre, avec beaucoup de nuances, tout ce qui a donné à l’Espagne sa réputation paradoxale : un pays à la fois phallocratique et progressiste en matière d’égalité.
🇧🇷Apprendre le portugais du Brésil avec 3 %
Synopsis : Dans un futur proche, la société est divisée en deux mondes irrémédiablement séparés. D’un côté : 3 % de la population qui vit dans l’opulence et la richesse. De l’autre : les autres 97 % qui n’ont que les miettes restantes. Chaque année, une série d’épreuves est organisée pour sélectionner ceux qui auront le droit d’intégrer la minorité…
À première vue, on pourrait croire qu’il s’agit d’une pâle imitation de Hunger Games. Sauf que 3 % est produite au Brésil, l’un des pays les plus inégalitaires au monde, et que les scénaristes ne cachent pas le caractère dystopique de la série. 3 % ne manque d’ailleurs pas d’atouts : on se laisse vite happer à la fois par le scénario et le rythme de la série, ainsi que par la colère et la révolte qui animent chaque personnage dans cet univers qui ne pardonne aucune erreur. Un thriller d’anticipation inspiré par les difficultés socio-économiques endurées par le Brésil d’aujourd’hui.
🇩🇰Apprendre le danois avec Borgen
Synopsis : Birgitte Nyborg devient la première femme à occuper le poste de Premier ministre au Danemark. Humaniste, passionnée, elle doit néanmoins réussir à gouverner son pays sans renoncer à ses valeurs ; mais la limite à ne pas franchir n’est pas toujours claire.
Borgen est un House of Cards à la sauce danoise : une série politique qui montre avec beaucoup de réalisme les mécanismes du pouvoir. Cependant, si Frank Underwood est devenu l’incarnation du cynisme et du machiavélisme politique absolu, Birgitte Nyborg incarnerait plutôt la figure inverse : une femme très intelligente qui n’oublie pas ses valeurs mais qui doit jongler en permanence entre les impératifs du pouvoir et leurs conséquences… à l’échelle de sa vie aussi bien qu’à l’échelle d’un pays. Une série en VO qui, paradoxalement, redonne foi en la politique.
🇮🇹Apprendre l’italien avec Gomorra
Synopsis : Don Pietro, l’impitoyable chef du clan Savastano, règne sur la mafia napolitaine. Malgré la rivalité avec les autres clans de la Camorra et l’impétuosité de la nouvelle génération de mafieux, Don Pietro doit penser à préparer sa succession. Mais Gennaro, son fils, est loin d’avoir la maturité nécessaire pour lui succéder…
Chacun ses préoccupations ! Les Français d’aujourd’hui sont obsédés par le terrorisme. Les Brésiliens sont obnubilés par leurs inégalités sociales depuis le milieu du XXe siècle. Les Italiens, eux, ont le même problème depuis plus d’un siècle et demi : l’omniprésence des mafias dans la vie publique et politique du pays.
La série TV, qui fait suite au livre de Roberto Saviano et au film qui en a été tiré en 2008, se regarde comme un documentaire sur la ville de Naples. Grâce à une mise en scène magistrale, le scénario révèle les affres d’une société gangrénée par la corruption et toujours régie par d’archaïques codes d’honneur. Alors que l’Italie est l’un des pays les plus riches du monde, les inégalités se creusent et la vie quotidienne des Napolitains continue d’être étroitement liée à l’omniprésence des enjeux criminels, malheureusement pas près d’être abolis.
🇸🇪Apprendre le suédois avec Äkta människor (Real humans)
Synopsis : Dans un futur proche, les robots humanoïdes appelés Hubots sont partout. On les achète afin de les utiliser comme manutentionnaires, employés de ménage, prostituées… Alors qu’une partie de la population refuse l’intégration de ces robots, certaines machines se transforment peu à peu et commencent à chercher leur indépendance.
Une série de science-fiction où les effets spéciaux sont très rares. Un monde contemporain qui n’est pas si lointain, où de très nombreux enjeux humains, moraux, sociétaux et philosophiques se croisent et s’entrechoquent sans que la série n’ait la prétention d’apporter la moindre réponse définitive. La fiction ne sert ici qu’à montrer le possible, qu’on se prend à croire inéluctable au train où vont les choses. Et c’est aussi fascinant que profondément préoccupant.
🇳🇴Apprendre le norvégien avec Okkupert (Occupied)
Synopsis : Dans un futur proche, la Norvège annonce l’abandon de l’exploitation des énergies fossiles au profit des énergies renouvelables. Mais les pays de l’Union européenne mandatent la Russie pour intervenir et relancer les plateformes pétrolières. Sans violence, la Russie occupe peu à peu l’ensemble du pays et place les citoyens norvégiens face à un dilemme : résister ou collaborer.
La méfiance des pays baltes et scandinaves vis-à-vis de la Russie a toujours été un thème récurrent dans les fictions de cette partie du globe. Okkupert porte le réalisme à un tout autre niveau et à une tout autre échelle. On y lit les nombreuses préoccupations norvégiennes actuelles : la rente pétrolière, la place de la Norvège en Europe, l’influence russe, l’isolationnisme diplomatique du pays, sa politique de neutralité ou encore ses capacités de défense en cas d’invasion. Le tout est emballé dans un thriller politique très efficace, imaginé par le maître du polar Jo Nesbø, et porté par des acteurs aperçus dans de nombreuses productions internationales.
🇷🇺Apprendre le russe avec Trotsky
Synopsis : En mai 1940, dans la banlieue de la ville de Mexico, des communistes attaquent la maison du leader de la révolution russe, Leon Trotsky. Celui-ci comprend l’inéluctable : Staline, son éternel ennemi, le poursuivra jusqu’aux confins de la Terre jusqu’à le voir mort. Alors, pour laisser un testament politique, Trotsky décide d’inviter un journaliste canadien à recueillir ses mémoires pour justifier ses actes, mais aussi pour essayer une dernière fois de convertir le reste de l’humanité à ses idées.
Une série en VO russe à gros budget sur Trotsky ? Cela peut paraître surprenant, car il n’y a pas si longtemps, le simple fait d’évoquer le nom du révolutionnaire sur la chaîne d’État était tabou. La révolution d’Octobre est d’ailleurs un sujet toujours très sensible en Russie, ce qui rend d’autant plus surprenants les moyens alloués à la production de cette série TV.
L’accent est donc mis sur le personnage de Trotsky, son charisme, et ses grands discours entraînant l’adhésion des foules. Mais si la série met en scène Trotsky en véritable rock star, les scénaristes ont aussi choisi de montrer les bains de sang engendrés par la révolution d’Octobre, et évitent scrupuleusement toute critique frontale de Lénine (dont le mythe n’a pas pris une ride). En filigrane, le message véhiculé par les producteurs est limpide : une révolution n’amène jamais rien de bon.
🇹🇷Apprendre le turc avec Muhteşem Yüzyıl (Le Siècle magnifique)
Synopsis : En 1520, le jeune prince Soliman monte sur le trône. Au même moment, Alexandra, une jeune esclave russe, intègre le harem et gagne peu à peu les faveurs du Sultan. Autour d’eux, les romances, les rivalités, les intrigues, les complots se créent, se lient, se dénouent, réussissent, et racontent les conquêtes ottomanes d’une époque vécue comme l’âge d’or d’une Turquie qui dominait alors tout le Moyen-Orient, et tout le bassin méditerranéen.
Raconter la vie d’un empereur au moment où la Turquie connaît un regain d’autoritarisme politique n’est peut-être pas une coïncidence. Comme tous citoyens d’une Nation ayant un jour dominé le monde, les Turcs ne sont pas insensibles à la nostalgie du glorieux passé ottoman, et à la fière utopie de renouer un jour avec cette puissance et cette gloire disparues. Ce faisant, Muhteşem Yüzyıl donne l’impression de plonger dans le subconscient national de la Turquie du XXIe siècle.
🇳🇱Apprendre le néerlandais avec Als de dijken breken (Quand les digues céderont)
Synopsis : Une tempête arrive sur la Belgique et les Pays-Bas, menaçant de détruire les digues qui retiennent la mer. Alors que les autorités politiques hésitent sur le choix d’une évacuation totale des zones situées sous le niveau de la mer, les habitants vont se retrouver pris au piège d’une catastrophe humanitaire sans précédent.
Avec le réchauffement climatique, il n’est pas exagéré de dire que l’une des plus grosses craintes des Néerlandais serait de voir leur pays littéralement submergé. Le risque est réel et la série d’anticipation ne fait qu’imaginer la catastrophe écologique et humanitaire qui arrivera probablement un jour, lorsque les digues céderont. Le sujet est traité sans accumulation d’effets spéciaux. Ici, ce sont les humains qui sont au premier plan, incarnant les premiers réfugiés climatiques du monde des séries en VO.
🇫🇷Bonus : réviser le français avec Le Bureau des Légendes
Synopsis : Le Bureau des légendes (BDL) est le département des services de renseignements français qui gère les agents les plus importants de la République : les clandestins, qui opèrent “sous légende” – c’est-à-dire sous une identité fabriquée de toutes pièces. De retour d’une mission clandestine de six années en Syrie, Malotru essaie de se réadapter à la vie parisienne. Mais abandonner sa légende et l’identité sous laquelle il vivait en Syrie n’est pas si facile.
Cocorico : la meilleure série d’espionnage du moment est une série française ! Outre la présence de tous les éléments qui caractérisent une excellente fiction (super scénario, très bon jeu d’acteurs, réalisation soignée, rythme soutenu, etc.), le BDL est connu pour être une série TRÈS réaliste, qui dépeint avec beaucoup de vraisemblance l’importance du travail effectué par les services de renseignement, et plus particulièrement dans le monde arabo-musulman. Une vision du monde complexe, aux antipodes des codes habituellement véhiculés par les récits du genre.