Illustration de Marine Ropton
Avec ses 15 millions d’habitants, ses avenues encombrées de piétons et de voitures et les blessures de son lourd passé qui peinent à cicatriser, la capitale russe a tout pour effrayer les touristes parfois mal équipés pour l’affronter. Et pourtant, avec un peu de vocabulaire et un minimum de préparation, on tombe immédiatement sous le charme de cette ville incroyable. Voici 5 conseils aux voyageurs qui découvrent Moscou !
1. Ignorer les codes du deuxième métro du monde
Vous ne voulez pas passer pour un touriste ? Alors, voici une chose à garder en tête avant de pénétrer le deuxième métro le plus fréquenté du monde (après Tokyo) : les Moscovites ne courent pas dans le métro. C’est une habitude « d’Occidental » qui risque de rater sa correspondance de ligne s’il ne piétine pas les autres usagers dans les escalators.
À Moscou, c’est déconseillé et tout bonnement inutile, car une rame arrive en moyenne chaque minute – il n’est pas rare de n’attendre que 30 secondes ! Pour autant, ne ralentissez pas le rythme de la foule en cherchant en l’air les indications pour quitter le labyrinthe métropolitain. La plupart du temps, regarder le sol devant soi est même au contraire la meilleure solution : on y trouve un parcours fléché et coloré très bien fait.
2. Fâcher les babouchkas
Les babouchkas, ou grands-mères russes, forment une société secrète à Moscou. Elles ont tous les droits. Elles se déplacent souvent à plusieurs et elles peuvent être sans pitié aux heures de pointe, n’hésitant pas à vous doubler dans les files d’attente ou à vous aplatir contre les portes du métro pour avoir une place assise.
Quoi qu’elles fassent, quoi qu’elles vous reprochent, quoi qu’elles vous demandent, ne les contredisez pas et ne levez jamais la voix face à une babouchka. Les Russes les respectent infiniment pour leur sagesse et les périodes sombres qu’elles ont traversées.
3. Sourire
Que ce soit de manière courtoise pour remercier quelqu’un qui nous tient une porte, de manière gênée lorsque vous fixez malgré vous le regard d’un passant ou de manière attendrie quand vous apercevez un enfant, sourire peut vous paraître naturel. Ce n’est pourtant pas le cas en Russie, et encore moins à Moscou. Ne souriez qu’aux personnes que vous connaissez ou autorisez-vous à répondre aux sourires que l’on vous tend mais faites rarement le premier pas.
En Russie, le sourire d’un inconnu peut mettre mal à l’aise. C’est purement culturel : cet attribut facial est toujours sincère chez un slave. Activer trop fréquemment les zygomatiques est le meilleur moyen de se faire cataloguer comme étranger.
4. Traverser la jungle à découvert
La Russie a parfois des airs d’Allemagne. Prenez les feux de circulation par exemple : les piétons se doivent de les respecter. Autrement dit : traversez au vert, patientez au rouge. C’est plutôt simple ! Quand la circulation bouchonne, il est aussi tentant de traverser les grands axes en slalomant entre les véhicules.
Ne cédez pas à la tentation ! Vous vous attirerez la foudre des conducteurs. Soyez attentifs, il existe généralement de longs passages souterrains qui permettent de passer d’un trottoir à l’autre en toute sécurité. Il suffit de savoir repérer les panneaux qui signalent leurs entrées.
5. Faire l’impasse sur l’alphabet
À Saint-Pétersbourg, un touriste peut survivre sans connaissance du cyrillique – les noms de rues sont notamment traduits en alphabet latin. Mais pas à Moscou !
Avant de partir à la conquête de cette ville sauvage, assurez-vous de connaître vos 33 lettres russes sur le bout des doigts pour vous repérer comme un pro et ne pas bloquer le passage de citadins agacés par votre déchiffrage scolaire des écriteaux. Vous pourrez alors vous orienter dans la capitale comme un Moscovite (vite, vite, vite !)
Un séjour à Moscou ? Trop contraignant ! Ne soyez pas trop refroidis par les règles qu’il faut suivre. Moscou est aussi (surtout !) une capitale agréable qui regorge de trésors.