8 fautes de français courantes faciles à éviter

Ces fautes-là sont plutôt courantes au quotidien que l’on soit natif ou que l’on apprenne le français. Reprenons ces quelques règles pour les éviter !
Ces fautes de français sont plutôt courantes au quotidien que l'on soit natif ou que l'on apprenne le français. Reprenons ces quelques règles pour les éviter !

Nous faisons tous quelques fautes de français, avouons-le ! Difficile parfois de ne pas tomber dans les pièges, au détour d’une règle de grammaire périlleuse ou d’une exception (vous savez, celle qui confirme la règle !) On vous propose de jeter un œil aux fautes de français les plus courantes. Cela pourrait s’avérer utile que vous soyez francophones natifs ou apprenants.

1- Les si n’aiment pas les -rais

Lorsque vous utilisez le « si » au présent, en général, pas de problème de conjugaison. Il y a une condition dans la subordonnée (si + indicatif), qui précise un souhait ou une hypothèse, on accorde donc naturellement au présent de l’indicatif ou au futur.

Exemples :
> Présent + Futur :
Si je ne vais pas au rendez-vous, elle m’en voudra beaucoup !
Si tu ne fais pas la vaisselle, je la ferai moi-même.

C’est au passé que ça se complique, n’est-ce pas ? Vous souvenez-vous que votre maîtresse vous répétait : « Les si n’aiment pas les -rais » ?
Au passé, on a une subordonnée, à l’imparfait ou au plus-que-parfait (deux temps de l’indicatif), qui est, cette fois, suivie du fameux conditionnel (le « -rais »).

Exemples :
> Imparfait + conditionnel présent : Si je connaissais la réponse, je te la donnerais !
> Plus-que-parfait + conditionnel passé : S’il avait pu choisir, il aurait pris le gâteau au chocolat.

Pourquoi ne conjugue-t-on pas la subordonnée au conditionnel ? Tout simplement car le « si » exprime déjà une condition, donc pas besoin de rajouter du conditionnel. C’est d’ailleurs pour cela que, lorsqu’on enlève le « si », le conditionnel prend la relève !

Reprenons nos exemples sans le « si » :
> Je connaîtrais la réponse, je te la donnerais !
> Il aurait pu choisir, il aurait pris le gâteau au chocolat.

C’est bien de là que vient la confusion. Mais une chose à garder en tête : les si n’aiment pas les -rais !

2 – On : pluriel ou singulier ?

Pas facile cette règle n’est-ce pas ? Elle est un peu sujette à interprétation et donne donc lieu à des fautes assez courantes. Ce qu’il faut retenir, c’est que l’accord dépend de qui se cache derrière le pronom « on’ ».

  • Est-ce un groupe de personnes indéterminées ?
  • Ou est-ce un groupe de personnes définies ?

Prenons un exemple :
> On est allé lui dire que son sac à dos était ouvert.
Si le « on » représente une personne que vous ne connaissez pas, dont le nombre est incertain, « des gens », alors on n’accordera pas. Mais si c’est moi et mon amie qui avons dit à cette personne que son sac était ouvert, alors il faut accorder en genre et en nombre :
> (Avec Marion) On est allées lui dire que son sac à dos était ouvert.

> On est partis en retard ce matin !
À première vue, dans ce cas, c’est de vous que vous parlez : vous pouvez préciser qui est inclus dans cette phrase. Il faut donc accorder en conséquence ! En cas de doute, voyez si vous pouvez remplacer par « nous » : Nous sommes partis en retard ce matin.

3 – Les masculins qui se transforment au féminin au pluriel

Un peu plus anecdotique, l’utilisation de cette règle est plutôt simple : il suffit d’en connaître les trois exceptions. Il y a effectivement trois noms de la langue française qui passent du masculin au féminin lorsqu’ils sont conjugués au pluriel. Ces trois noms sont : amour, délice et orgue.

Un exemple :
> Singulier masculin : Mon amour pour elle est passionné !
> Pluriel féminin : Mes amours sont mortes.

Quoi de pire que de faire une faute sur le mot « amour » quand on parle français : nous avons une réputation de romantiques à tenir !

4 – Elle a l’air inquiet ou inquiète ?

Encore une petite ambiguïté de la langue française… (C’est ce qui fait sa beauté, n’est-ce pas ?)
Alors, la question ici à se poser est sur l’emploi de « avoir l’air ». Il y a deux cas de figure :

  • Il est employé dans le sens de sembler, paraître, ou avoir l’air d’être : alors « air » est un attribut du sujet et s’accorde ainsi en genre et en nombre avec lui.
  • Il est employé dans le sens d’avoir la mine, l’apparence, la physionomie, l’aspect. Dans ce cas, c’est avec le nom « air » que l’on doit accorder.

Exemples :
Sembler, paraître :
> Tu ne trouves pas qu’elle a l’air inquiète ?
> Elle a eu l’air vraiment ravie de son cadeau !
Avoir l’apparence :
> Elle a l’air serein de quelqu’un qui ne doute pas.
> Elle a l’air ravi d’un enfant à Noël !

5 – Voire ou voir ?

S’ils se prononcent pareil, rien à voir entre voire et voir !
« Voir » est un verbe, tandis que « voire » est un adverbe qui tient le rôle de coordinateur. Ces deux mots sont donc toujours utilisés dans des sens bien différents.

Exemples :
Verbe :
> Romain a été voir sa sœur à l’hôpital.
Conjonction :
> Elle a été opérée cinq voire six fois de l’épaule.
> François est l’un des plus vieux du quartier, voire le plus vieux.

Comme vous le voyez dans l’exemple, cette conjonction sert à relier deux propositions en amplifiant ce qui est dit.
Certains ont tendance à dire « voire même » mais c’est ce que l’on appelle un pléonasme. »Voire » et « même » jouent le même rôle dans la phrase, c’est un effet redondant.

L’astuce pour vérifier l’orthographe est donc de remplacer par « même » :
> Nous avons mangé trois crêpes, voire quatre !
> Nous avons mangé trois crêpes, même quatre !

6 – L’impératif à la deuxième personne du singulier

Cette faute est très courante à l’écrit et nous rend souvent confus ! Alors reprenons toute la règle ensemble.

L’impératif, souvenez-nous, est le temps que l’on utilise pour donner un ordre. Il ne se conjugue qu’avec trois personnes : tu, nous, vous.

Avec le « tu », ce qui nous intéresse ici, la conjugaison dépend du groupe du verbe :

  • 1ᵉʳ groupe : la conjugaison se termine en -e.
  • 2ᵉ et 3ᵉ groupe : la conjugaison se termine en -s.

Le 1ᵉʳ groupe, ce sont tous les verbes finissant en -er comme chanter, danser, appeler, etc. Alors, pour ne plus faire d’erreur, il suffit de regarder si le verbe à conjuguer est un verbe du 1ᵉʳ groupe : si c’est le cas, le verbe se termine en -e. Dans tous les autres cas, ce sera en -s.

Exemples :
1ᵉʳ groupe :
> Appelle ton frère à table !
> Donne-moi ta main.
> Arrête de te plaindre !
2ᵉ et 3ᵉ groupe :
> Sors la poubelle !
> Dis-lui de nous rejoindre.
> Sois prudent !

Évidemment, connaître la bonne conjugaison ne vous empêche pas d’ajouter un « s’il te plaît » : c’est toujours plus agréable !

7 – Le père à ? ou le père de ?

Cette faute de français n’est pas très jolie, et surtout à l’oral. Il paraît même qu’elle aurait fait saigner quelques oreilles sensibles…

Entre deux noms, c’est bien la préposition « de » qu’il faut utiliser pour signifier l’appartenance. On utilise souvent à tort la préposition « à » qui n’est en réalité utilisée que dans des expressions précises, dites « figées », comme : bête à bon Dieu ou barbe à papa… Mais, attention, ces exceptions ne sont pas la règle !

Certes, on écrit « le pull appartient à Martine. » Mais, dans cette phrase, la préposition suit le verbe. Sans verbe, et pour montrer l’appartenance entre deux noms, on écrira : « le pull de Martine ».

Exemples :
> On entend la télé des voisins.
> Il a emprunté la voiture de René.

8 – Sans manche ou sans manches ?

Allez, c’est la dernière faute de français : armez-vous d’un peu de courage, car elle est délicate. Décidément, la langue française aime nous faire réfléchir sur les mots que nous employons.

Lorsque l’on utilise la préposition « sans » suivie d’un nom, doit-on appliquer le singulier ou le pluriel ? C’est une question que vous vous êtes sûrement déjà posée… et pour cause !

La règle, la voici : « c’est le sens de la phrase ou de l’expression qui décide de l’accord à appliquer. »

Si le nom désigne quelque chose d’abstrait, de non-comptable ou une unité, alors on accordera au singulier. Dès lors qu’il renvoie à plusieurs éléments, on accorde au pluriel !
L’astuce est de se poser la question : s’il y en avait, y en aurait-il un ou plusieurs ?

Concrètement, voici quelques exemples :
Idée abstraite > C’est un garçon sans caractère, ni charme.
Unité > Prends ton pull sans capuche.
Pluralité :
> Un oiseau sans ailes est tombé du nid.
> Prends plutôt ton pull sans manches. (On a généralement une capuche mais deux manches !)
> J’ai croisé un monsieur sans cheveux ni chapeau. (On a beaucoup de cheveux mais on ne porte qu’un chapeau à la fois !)

L’ambiguïté de cette règle, c’est qu’encore une fois, elle est sujette à interprétation !
Retenez donc que si vous hésitez, cela signifie qu’il peut y en avoir plusieurs. Dans ce cas, il est plus prudent d’opter pour la pluralité pour éviter la faute. Mais globalement, fiez-vous à votre bon sens, tout simplement.

Exemples :
> Bravo ! Tu as fait une dictée sans fautes !
On pourrait le mettre au singulier, mais admettons-le, généralement, on fait plusieurs fautes dans une dictée.
Si, en revanche, on souhaitait insister sur le caractère exceptionnel, on pourrait alors dire : « une dictée sans aucune faute ».
> Elle est parfaite, c’est vraiment une amie sans défauts.
Soyons honnête : entre nous, elle doit bien avoir au moins un voire deux défauts ! On optera donc aussi pour le pluriel.

Voilà, nous avons fait le tour des huit fautes de français courantes dans les emails et les conversations.
Verdict ? Combien de ces fautes faisiez-vous avant ?
En tout cas, on espère qu’avec ces astuces, vous les éviterez à l’avenir… 😉

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