Le français, difficile ? C’est en tout cas sa réputation. Mais pourquoi le français est-il une langue difficile à apprendre ?
Qu’est-ce qui rend l’apprentissage du français difficile ?
Ils sont fous ces Gaulois ! Et toute personne ayant un jour relevé ses manches (ou ses chaussettes) pour se plonger dans la langue de Molière pourra en témoigner. Petite liste non exhaustive des raisons qui rendent l’apprentissage du français difficile.
Pourquoi le français est difficile à apprendre ?
1) L’épreuve des genres
Ce qui rend le français difficile à apprendre, c’est d’abord l’épreuve des genres. Si les Anglais n’ont pas ce problème au quotidien, les apprenants du français se rendent vite compte que le genre d’un mot est le type de petit détail qui peut faire toute la différence.
Il existe quelques astuces pour déterminer si un mot est masculin ou féminin, mais c’est souvent l’apprentissage par cœur qui permettra de s’en sortir. Ne nous plaignons pas, il y a pire : les langues allemande et russe sont dotées de trois genres !
2) Le vouvoiement et le tutoiement
La vie est beaucoup plus simple pour qui n’a pas à s’encombrer de ce genre de pirouettes. Car en français, non seulement la manière dont on va s’adresser à quelqu’un dépend de l’âge et de l’importance de l’interlocuteur, non seulement elle dépend de la relation que l’on a avec lui, mais elle peut évoluer ! Bref, comme l’écrivait Napoléon à Joséphine :
« Dans ta lettre n° 3 du 26 ventôse, tu me traites de Vous. Vous toi-même. » – Napoléon Bonaparte
3) Les nombres au-dessus de 60
Autre casse-tête qui rend le français difficile à apprendre, les nombres au-dessus de 60. Si ce système, risée des étrangers, semble défier toute logique (pourquoi ne dit-on pas septante ou nonante, comme en Belgique ?), nous pouvons nous estimer heureux.
Ces nombres sont en effet les rescapés d’un ancien système, le système vicésimal, utilisant la base vingt (et non dix, comme le système décimal). Nous avons donc échappé à vingt-dix (30), deux vingt (40), deux vingt-dix (50), trois vingt (60) et trois vingt-dix (70) !
4) Le casse-tête de l’orthographe
Entre les lettres qui ne se prononcent pas à la fin des mots, celles qui ne se prononcent pas dans les mots et les accents qui modifient la prononciation d’un petit coup de crayon bien placé, le français n’est pas la langue la plus instinctive qui soit ! Compliqué pour ceux dont la langue maternelle se prononce comme elle s’écrit…
5) Le cauchemar de la conjugaison
Comme toute bonne langue latine qui se respecte, le français a une conjugaison à s’arracher les cheveux – le verbe change de forme avec le mode, le temps, la personne et le nombre. Ajoutez à cela la concordance des temps, l’accord du participe passé ou les exceptions grammaticales et vous aurez une idée des réjouissances !
« Exception : Dites qu’elle confirme la règle. Ne vous risquez pas à expliquer comment. » – Gustave Flaubert
6) … et les spécialités régionales !
Une fois les épreuves précédentes surmontées, l’apprenant n’est pas au bout de ses peines. Le français se décline en effet selon les régions : si vous voulez un crayon à papier, par exemple, vous demanderez un « crayon de bois » dans les Hauts-de-France, un « crayon gris » en Franche-Comté ou un « crayon de papier » dans l’Est. De même, vous ferez vos courses avec des « pochons » en Bretagne, des « poches » dans le Sud-Ouest, des « sachets » dans le Sud-Est ou des « cornets » en Lorraine. Et ne demandez jamais, au grand jamais, un pain au chocolat dans une boulangerie toulousaine – on vous rirait au nez !
Le français est-il si difficile ?
Alors, oui, toutes ces raisons rendent le français difficile à apprendre. Cependant, tout est relatif. Si l’on pense au chinois, à ses milliers de sinogrammes et ses 4 tons différents, aux Russes qui déclinent tout ce qui leur tombe sous la main, ou encore au turc qui a de sérieuses tendances agglutinatoires, on n’est pas si mal lotis que ça au final !