Il existe des phrases simples et des phrases complexes. Vous en avez sans doute déjà entendu parler. Mais connaissez-vous la différence et les caractéristiques typiques de ces phrases ?
Qu’est-ce qu’une phrase ?
Faisons simple pour commencer : qu’est-ce qu’une phrase ? C’est une suite de mots formant un sens complet. Par exemple : « J’apprends le français. » est une phrase. À l’école, on apprend souvent que la phrase commence par une majuscule et finit par un point. En fait, elle se termine plus exactement par une ponctuation forte. Le point est la ponctuation forte la plus courante, mais il en existe d’autres, comme le point d’interrogation, le point d’exclamation et les points de suspension. C’est la ponctuation qui marque une pause
importante et conclut une idée. À l’inverse, pour les autres signes de ponctuation, comme la virgule et le point-virgule (qui ne terminent pas une phrase, donc), on parle de ponctuation faible.
Le plus souvent, la phrase est verbale comme dans notre exemple « J’apprends le français. » où le verbe est « apprendre ». Mais ce n’est pas une obligation. Il existe des phrases non verbales comme ici avec la réponse à la question (c’est bien une phrase) :
« Quelle langue apprends-tu ?
— Le français, depuis deux ans. »
Maintenant que la définition de la phrase est posée, il reste la question de la phrase simple et de la phrase complexe. De quoi s’agit-il ? Comment les reconnaître et comment s’en servir ?
Phrase simple et phrase complexe : comment les différencier ?
Une phrase se construit sur une ou plusieurs propositions, c’est-à-dire un ensemble de mots ayant une signification indépendante. La phrase simple contient une proposition tandis que la phrase complexe en comporte plusieurs : c’est la différence entre les deux types de phrase. Ainsi, « J’apprends le français / car je pars à Paris cet été » est une phrase complexe de deux propositions. Il est généralement possible de formuler les propositions autrement pour obtenir plusieurs phrases simples à partir d’une phrase complexe. Exemple : « J’apprends le français. Cet été, je pars à Paris. » ou « Je pars à Paris cet été. Donc j’apprends le français. ».Dans cet exemple, la phrase complexe contient deux propositions mais il peut y en avoir plus. Exemple : « J’apprends le français car je pars à Paris cet été, mais c’est une langue difficile. » (trois propositions ici). La distinction entre phrase simple et complexe repose donc uniquement sur le nombre de propositions et n’a rien à voir avec la complexité des informations. Et il faut ajouter que les propositions peuvent être de nature différente !
La phrase complexe en exercice : quels sont les différents types de proposition ?
Les propositions seules telles qu’on les trouve dans les phrases simples sont dites indépendantes. Une phrase complexe peut combiner plusieurs propositions indépendantes à l’aide de signes de ponctuation ou de conjonctions de coordination. Par exemple, « J’apprends le français : c’est une langue difficile. »
Lorsque deux propositions d’une phrase complexe sont reliées par un mot interrogatif ou un pronom relatif, on parle de proposition principale et proposition subordonnée. Dans notre exemple « J’apprends le français / car je pars à Paris cet été. », la première partie est la proposition principale et celle qui suit est la proposition subordonnée. Quand une proposition est introduite par un pronom relatif (qui, que, quoi, dont, où, lequel, etc.), on la qualifie de proposition subordonnée relative. Exemple : « J’apprends le français qui est une langue difficile. » Et si c’est une conjonction de subordination qui fait le lien (parce que, quand, lorsque, puisque, etc.), on a alors une proposition subordonnée conjonctive. Exemple : « J’apprends le français parce que je pars à Paris cet été. » Et on a aussi la proposition subordonnée interrogative indirecte comme dans « Je me demande / pourquoi le français est si difficile. »
Pour conclure ce tour de la phrase complexe dans la langue de Molière, nous pouvons aussi mentionner la proposition subordonnée infinitive. Par exemple : « J’apprends le français / après avoir appris l’anglais. »
Le saviez-vous ? On distingue les conjonctions de subordination des conjonctions de coordination, celles que l’on retient facilement en français avec le moyen mnémotechnique
« Mais où est donc Ornicar ? » (mais, où, et, donc, or, ni, car).
La phrase complexe, un autre niveau de la maîtrise d’une langue !
Pour éviter les phrases complexes, les apprenants font parfois un détour par plusieurs phrases simples. Si c’est un choix pragmatique au début de l’apprentissage, rapidement vous n’avez pas d’autre choix que d’apprendre à former des phrases complexes. Elles sont importantes dans la plupart des langues. En espagnol, on les appelle oraciones complejas ; complex sentences en anglais. Pour la plupart des grandes langues indo-européennes, cela fonctionne comme en français.
Mais il y a parfois des différences importantes ! C’est le cas de l’allemand. Dans la phrase simple, le verbe vient toujours en deuxième position.
Ich lerne Deutsch. (J’apprends l’allemand.)
Seit zwei Jahren lerne ich Deutsch. (Depuis deux ans, j’apprends l’allemand mais mot-à-mot
« depuis deux ans apprends je l’allemand » et sans virgule car elle sert à séparer les
propositions.)
Dans la phrase complexe en allemand, le verbe de la subordonnée est aussi en deuxième position si elle utilise une conjonction de coordination (aber, denn, oder, sondern, und).
Exemple : Ich lerne Deutsch, aber die Sprache ist schwer. Le verbe conjugué est relégué à la
fin dans le cas d’une conjonction de subordination (dass, damit, weil, wenn, etc.) : Ich lerne
Deutsch, weil ich bald nach Berlin fahre.
En allemand comme en français et dans d’autres langues encore, la phrase complexe est riche en subtilités. Avec ce guide, vous avez déjà un bel aperçu pour en maîtriser toutes les nuances !