Avec l’arrivée des beaux jours, les amatrices et amateurs de sports peuvent se réjouir : comme chaque année à cette période, le monde du tennis se prépare à vivre quinze jours de folie. Eh oui : le tournoi de Roland-Garros débute bientôt ! Autant dire que vous risquez d’entendre parler de services, de coups droits, de demi-volées, de têtes de série et de bien d’autres particularités tennistiques dans les deux prochaines semaines. Autant s’y préparer au mieux, d’autant que le vocabulaire du tennis peut parfois sembler obscur aux néophytes de la discipline (sans parler du système de comptage des points, qui à lui seul mériterait son propre article).
Pour l’occasion, nous vous avons concocté un guide spécialisé du vocabulaire du tennis, pour que vous puissiez suivre les exploits des joueurs et joueuses français·e·s (non) sans avoir besoin de chercher la définition de tel ou tel mot spécifique. Le vocabulaire du tennis peut être assez complexe et un seul article n’est probablement pas suffisant, mais on commence toujours par les bases, n’est-ce pas ?
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Le vocabulaire du tennis : les coups
Avant toute chose, vous devez savoir comment se nomment les coups que l’on donne avec la raquette. Voici la première bonne nouvelle : il y en a trois que vous devez absolument connaître.
Service : c’est le coup qui démarre le jeu, celui qui lance le point. Lorsque le service apporte un point direct sans que l’adversaire touche la balle, on parle d’un ace. Le retour, quant à lui, est le coup avec lequel l’adversaire tente de renvoyer la balle après le service.
Coup droit et revers : la différence entre le coup droit et le revers est définie par la main dominante, c’est-à-dire la main avec laquelle on tient la raquette. Si vous tenez la raquette de la main droite, le coup droit est le coup que vous jouez lorsque la balle est à votre droite ; inversement, lorsque vous frappez la balle à votre gauche, c’est votre revers. Le revers (mais aussi le coup droit, dans de très rares cas) peut être frappé à une ou deux mains. Dans le premier cas, on parle de revers à une main, dans le second, de revers à deux mains.
En plus de ces trois coups de base, il existe d’autres coups qu’il est utile de connaître :
- La volée est le coup joué en l’air, c’est-à-dire avant que la balle rebondisse sur le terrain ;
- La demi-volée, c’est-à-dire une moitié de volée, est un coup très rare et est souvent jouée près du filet. Ce coup se joue une fraction de seconde après le rebond et est très difficile à contrôler, vous le verrez donc effectué quelques fois par match, pas plus ;
- Le smash, une sorte de dunk version tennis, est un coup fort et puissant qui se fait au-dessus de la tête et avec le bras tendu.
- Le lob, est un coup qui consiste à envoyer la balle très haut pour qu’elle passe par-dessus la tête du joueur opposé.
- Le dropshot, ou amorti, est, comme le suggère la version française, un coup qui arrive idéalement près du filet, surprenant ainsi l’adversaire qui se trouve au fond du court.
Bonus : un point se termine essentiellement de deux façons, soit par un coup gagnant, c’est-à-dire un coup que l’adversaire n’arrive pas à rattraper, soit par une faute, c’est-à-dire lorsque l’adversaire frappe dans la balle mais que celle-ci sort du terrain.
Le vocabulaire du tennis : comment fonctionne le système de points et que signifie « roue de bicyclette » ?
Il ne fait aucun doute que le décompte des points au tennis dépasse l’entendement. Le vocabulaire du tennis est déjà relativement compliqué, mais comprendre comment les points sont attribués est peut-être la partie la moins intuitive. Par exemple : la personne qui remporte le plus de points n’est pas nécessairement celle qui va remporter la partie.
Pour gagner un match à Roland-Garros, il faut gagner trois sets. Pour gagner un set, il faut remporter 6 jeux (ou 7, si les deux joueurs arrivent à six jeux chacun, auquel cas un tie-break est disputé, et celui qui atteint 7 points en premier remporte le set). Pour gagner un jeu, vous devez décrocher au moins quatre points, avec une avance de deux points sur votre adversaire. Les joueurs jouent le service chacun leur tour, un jeu à la fois, ce qui signifie qu’un joueur sert jusqu’à la fin d’un jeu. Une fois que le jeu est terminé, le service passe à l’adversaire.
Les points sont donc l’unité minimale de notation au tennis et sont appelés d’une manière singulière, dont l’origine est ancienne et mystérieuse : le premier point est « 15 », le deuxième est « 30 », le troisième est « 40 ». Si un joueur a gagné trois points et l’autre un, le score sera alors de 40 à 15. Lorsqu’un joueur remporte le quatrième point, il gagne le jeu. Si, toutefois, les deux adversaires ont gagné trois points chacun (= égalité à 40 partout), le jeu continue jusqu’à ce que l’un ou l’autre gagne par deux points d’écart. Dans ce cas, on parle d’égalité (ou de deuce) lorsque les joueurs sont à égalité et d’avantage lorsque l’un d’entre eux a un point d’avance. Simple, non ?
Bonus : parmi les incontournables du vocabulaire du tennis que vous entendrez le plus souvent figure le terme break, qui n’a rien à voir avec une pause (bien qu’il soit courant d’entendre parler de pause toilettes ou toilet break, lorsqu’un joueur demande d’aller aux toilettes). Le break est effectué par celui qui ne sert pas, lorsqu’il gagne le jeu. Il s’agit d’un terme très important, car dans le tennis professionnel, il est difficile de gagner un jeu en break. En effet, le service est généralement un coup très puissant qui met le serveur dans une position largement avantageuse. En général, celui qui sert a plus de chances de gagner le jeu. Si vous êtes en mesure de gagner le jeu lorsque vous n’avez pas le service, vous augmentez donc considérablement vos chances de remporter le set.
Insolite : en anglais, le score zéro est appelé « love ». Exactement, « amour ». Dans la terminologie tennistique, l’histoire de ce mot est la plus déroutante. Selon cette théorie, à l’origine, le zéro était appelé «ouef », « œuf » en français, en raison de la forme circulaire du chiffre. Les Anglais, lassés d’utiliser un mot en français, auraient décidé de traduire le terme à leur manière et auraient alors choisi le mot « love ». Il existe également un autre mot intéressant, tiré des termes du tennis anglophone : bagel (ou roue de bicyclette, en français). Lorsqu’un set se termine par un score de 6-0, on dit que le joueur a offert un bagel à son adversaire, ou une roue de bicyclette (en français). Et la raison est assez évidente, si vous regardez la forme de ces deux objets.
Faucons, lignes et cyclopes
OK, maintenant que nous avons compris comment sont appelés les coups et comment les points sont attribués, voyons comment le jeu lui-même fonctionne. Dans le vocabulaire du tennis, une différence cruciale à garder à l’esprit est celle entre un coup croisé et un coup long de ligne. À vrai dire, la distinction est assez simple à faire : lorsque la balle est à ma droite et que je l’adresse à la droite de mon adversaire, j’exécute un coup croisé, c’est-à-dire, en diagonale du court ; à l’inverse, si j’adresse la balle à la gauche de mon adversaire, j’exécute un coup le long de la ligne. Pour des raisons biomécaniques, il est plus facile d’exécuter un coup croisé que de jouer un coup long de ligne. Mais ce n’est pas la seule raison : le filet de tennis est légèrement plus haut sur les côtés. Pour cette raison, le coup long de ligne est généralement plus risqué que le coup croisé. En même temps, s’il est bien exécuté, il peut devenir un coup gagnant ou renverser le cours d’un échange.
Le coup, pour être bon, doit se terminer dans une certaine partie du terrain. Si ce n’est pas le cas, le juge de ligne (c’est-à-dire les arbitres qui se trouvent derrière les joueurs et qui sont seuls responsables de vérifier si une balle est ou non sortie du terrain) déclarera la balle sortie, mettant ainsi fin au point. Mais que se passe-t-il si le juge se trompe ? Deux cas de figure peuvent se présenter : le juge de chaise, celui qui est assis sur cette chaise haute au milieu du terrain, peut annuler la décision (le terme technique est overrule) et réassigner (ou rejouer) le point. Ou bien, le joueur qui n’est pas d’accord peut lancer un challenge, en demandant une « contestation ». Dans les tournois les plus importants (et les plus riches) du monde, on utilise un système de caméra qui recrée la trajectoire de la balle litigieuse et indique si le coup était bon ou non. La technologie la plus utilisée est appelée « Hawk-eye », (ou « œil de faucon ») c’est pourquoi vous entendrez parfois dire qu’un joueur de tennis a « appelé le faucon », c’est-à-dire qu’il a demandé à la technologie de vérifier si la décision du juge était correcte ou non.
Bonus : dans les années 1980, un autre type de technologie était utilisé, aujourd’hui disparu, appelé Cyclops, qui constatait uniquement si un service était bon ou non.
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Vocabulaire du tennis : classements, têtes de série et heureux perdants
Nous n’entrerons pas dans les détails du fonctionnement du classement, de qui a le droit de jouer un tournoi et qui ne l’a pas, etc. Simplement, sachez que pour les hommes et les femmes, il y a quatre tournois majeurs, chacun durant deux semaines. Ce sont les tournois du Grand Chelem : Roland Garros (ou French Open), qui se déroule donc traditionnellement à la fin du mois du mai, mais aussi l’Open d’Australie, qui se déroule en janvier à Melbourne, Wimbledon, qui se déroule en juillet à Londres, et enfin l’US Open, qui se joue en septembre à New York. Ce sont les tournois les plus prestigieux, les plus riches et ceux qui rapportent le plus de points. Remporter l’un de ces quatre tournois, même une seule fois dans sa carrière, est l’objectif le plus ambitieux pour un joueur de tennis professionnel.
En dehors du Grand Chelem, il existe d’autres tournois prestigieux, mais aucun d’entre eux n’y arrive à la cheville. L’un d’eux est le tournoi de fin d’année, où les huit meilleurs joueurs de la saison se qualifient. Les finales féminines (WTA Finals) se déroulent actuellement à Shenzhen, en Chine, tandis que les finales masculines (ATP Finals) se tiendront à Turin à partir de cette année.
À l’exception de ces deux tournois, qui ont une formule particulière, le tennis a une règle très simple : si vous gagnez, vous passez à l’étape suivante, si vous perdez, c’est l’élimination. Le tableau est donc toujours à élimination directe et la façon dont les joueurs sont tirés au sort suit certaines règles basées sur le classement des joueurs de tennis participants. Dans ce contexte, le terme à retenir est « tête de série ». En gros, les joueurs les plus forts sont les têtes de série et bénéficient d’un tirage au sort avantageux. Ainsi, les meilleurs joueurs, du moins selon le classement officiel, ne peuvent s’affronter que dans les phases finales du tournoi. Avez-vous remarqué que lorsque le score d’un match apparaît, il y a un chiffre entre parenthèses à côté du nom de certains joueurs ? Ce chiffre est le numéro de tête de série (seed, en anglais), et plus il est bas, plus le joueur est fort.Bonus : lorsque vous faites défiler un tableau (également appelé draw), vous pouvez voir un Q à côté du nom d’un joueur, ou les mots « LL ». Que signifient ces termes ? En tennis, un qualifié est un joueur qui a dû passer par un tournoi de qualification parce qu’il n’avait pas le droit de participer à ce tournoi à cause de son classement. LL est l’abréviation de « lucky loser » (perdant chanceux). Il s’agit d’un type particulier de qualification : le tennisman ou la tenniswoman qui a perdu dans le tournoi de qualification mais qui a été sélectionné·e parce qu’un ou une adversaire du tableau principal s’est retiré à la dernière minute.