Depuis toujours, les langues celtiques sont entourées d’une grande part de mystère. Ces langues sont-elles uniquement réservées aux légendes de Brocéliande (ou aux sketches de Kaamelott) ? Bien sûr que non. Elles suscitent au contraire beaucoup d’intérêt. Vous avez toujours eu envie d’en savoir plus sur les langues celtiques ? Je vous comprends. Si la notion de gaélique vous parle, mais pour vous, c’est juste un type de football… pas de panique : on vous dit tout sur les langues celtiques et ce qu’elles sont devenues aujourd’hui.
Aux origines de la civilisation celtique
Les langues celtiques sont un groupe de langues issues de ce que l’on a appelé le « proto-celtique », ou plus simplement « le vieux celtique ». Elles constituent une des branches de la grande famille que sont les langues indo-européennes, tout comme le sont les langues italiques, germaniques, balto-slaves, etc.
La civilisation celtique serait née dans le centre de l’Europe et on peut certifier son existence grâce à des fouilles archéologiques évaluant sa présence à environ 2000 ans avant notre ère. Les Celtes ont largement étendu leur territoire en Europe, jusqu’à connaître leur apogée lorsqu’ils occupaient le nord de la Grèce, une partie de la Bulgarie, la Turquie, une partie de l’Italie, une grande partie de l’Espagne et bien sûr, l’Allemagne, la France, la Grande-Bretagne et l’Irlande. Mais la conquête romaine mit fin à leur expansion et les repoussa jusqu’aux extrémités occidentales de l’Europe.
Deux principaux types de langues celtiques existaient alors :
– les langues celtiques continentales
– les langues celtiques insulaires.
Les langues celtiques continentales étaient parlées sur le continent européen mais toutes, sans exception, se sont éteintes (ex. : le lépontique, le celtibère ou le galate). Une de ces langues était le gaulois, alors parlé en Gaule et en Italie du Nord jusqu’au Ve siècle. Le latin étant la langue de l’élite romaine, mais également de la littérature et de l’administration, le gaulois perd peu à peu du terrain ; d’abord dans les villes, puis même dans les milieux ruraux où elle fut pourtant parlée plus longtemps.
Il faut savoir que le gaulois était avant tout une langue parlée, qui ne s’écrivait que très peu. De plus, les Celtes ont privilégié l’oralité et la mémoire pour la transmission de leur culture et des connaissances. Dans ses Commentaires sur la Guerre des Gaules, Jules César aurait écrit que les vers appris auprès des druides ne doivent pas être écrits.
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Les différentes langues celtiques insulaires
De leur côté, les langues insulaires ont bien mieux su résister à l’envahisseur ! L’apogée des langues celtiques se situe vers le XIIIe siècle, mais elles résistent avec difficulté à l’avènement du moyen-anglais et du français. Depuis le XVIe siècle, leur présence ne fait que décliner et la perte de locuteurs la plus marquée commence au XIXe siècle.
On divise les langues celtiques modernes en deux catégories :
– d’un côté, les langues gaéliques (ou aussi dites goïdéliques), comprenant notamment l’irlandais, l’écossais et le mannois,
– de l’autre, les langues brittoniques (ou kymriques), dont les langues principales sont le gallois, le breton et le cornique.
Les six langues citées ci-dessus ont été parlées dans les temps modernes, même si on considère que seulement quatre d’entre elles sont encore significativement parlées aujourd’hui en tant que langue maternelle : le breton, l’irlandais, le gallois et l’écossais.
Le cornique de Cornouailles et le mannois de l’île de Man ont été officiellement considérés comme éteints : éclipsés peu à peu par l’anglais, leurs derniers locuteurs natifs seraient décédés respectivement en 1777 et 1974.