Quel est le point commun entre un moine et théologien néerlandais du XVe siècle et des dizaines de milliers d’étudiants à travers l’Europe actuelle ? L’amour des études et de la bière ? Presque. C’est le programme Erasmus, auquel notre moine (Desiderius Erasmus pour les intimes) a sans le savoir donné son nom.
Mais alors pourquoi ce programme, créé en 1987 pour permettre aux étudiants européens de passer un ou deux semestres à l’étranger, s’appelle-t-il Erasmus ? Ce nom est en fait un acronyme (EuRopean Action Scheme for the Mobility of University Students – en français « Programme d’action européen pour la mobilité des étudiants ») rendant hommage à Érasme, qui sillonna l’Europe humaniste du XVe siècle pour s’enrichir de ses différentes cultures.
Ça, c’est l’histoire du programme. C’est beau, c’est noble, mais dans la réalité, toute personne ayant un jour effectué un semestre Erasmus (ou regardé l’Auberge espagnole de Cédric Klapisch) sait bien que l’expérience en elle-même est à des lieues de l’austérité des Pays-Bas du XVe siècle. Car Erasmus, c’est avant tout une expérience de vie. On part pour améliorer son anglais ou apprendre l’italien, et on revient avec des rudiments de finnois et de tchèque. On part pour un semestre d’études à l’université et on revient en ayant surtout étudié la carte des bières. On part en ayant peur de ne pas s’intégrer et on revient avec une bande d’amis couvrant l’intégralité des fuseaux horaires. On part Français et on revient Européens, avec des souvenirs et des anecdotes à la pelle.
Bref, on dit souvent qu’Erasmus n’est pas une année de notre vie, mais toute une vie dans une année. Et il n’y a pas de meilleure définition. À part, peut-être, ce dessin :