Au fait, à quoi servent les moyens mnémotechniques ?

Pour retenir le vocabulaire d’une langue, il n’y a pas que le « par cœur ». Ludiques, flexibles et efficaces, les moyens mnémotechniques peuvent faciliter votre apprentissage. Et nous allons vous le prouver !
Image d'un cerveau qui crée des associations d'idées simples et illustrées en guise de moyen mnémotechnique

« Mais où est donc Ornicar ? » Vous vous souvenez sûrement de cette question de votre professeur de français, qui n’a jamais trouvé réponse mais vous aura au moins servi à apprendre les conjonctions de coordination. Cette technique, très utilisée par les professeurs pour faciliter l’apprentissage de leurs élèves, porte un nom : c’est ce qu’on appelle un moyen mnémotechnique.

Lorsqu’on apprend une langue, une règle de grammaire ou un théorème de mathématiques, les moyens mnémotechniques sont très utiles : ils offrent un moyen pratique pour retenir plus facilement. Vous avez forcément déjà entendu votre professeur de sciences prononcer des phrases énigmatiques comme « Mon Vieux Toutou Médor Joue Sur Un Nuage » pour mémoriser l’ordre des planètes (Mercure, Vénus, Terre, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune). Votre professeur de géographie, lui, vous conseillait peut-être d’écrire le mot OrangE sur une carte pour distinguer l’Ouest de l’Est tandis que votre prof de langue… Tiens, que vous disait votre prof de langue, justement ?

Bizarrement, les moyens mnémotechniques sont plus rarement utilisés dans l’apprentissage des langues. Comme s’il n’y avait rien d’autre que le par cœur et les longues listes de vocabulaire pour s’en sortir. Détrompez-vous : ils peuvent être d’une efficacité redoutable !

3 bonnes raisons d’utiliser des moyens mnémotechniques quand on apprend une langue : 

  • Les moyens mnémotechniques sont souvent ludiques. Et apprendre en amusant, c’est plus agréable, non ?
  • Les moyens mnémotechniques sont personnalisables. Si la phrase « Mon vieux toutou Médor joue sur un nuage » ne vous plaît pas, libre à vous d’en changer. « Mon verre tient mal, je salis une nappe » ou « Ma valise trouée mélange jupes, serviettes, uniformes, nuisettes ». Les possibilités sont nombreuses, laissez votre imagination parler !
  • Les moyens mnémotechniques, ça marche ! Jouez avec les sons, répétez vos propres inventions mnémotechniques et vous apprendrez sans même vous en rendre compte.

Ludique, personnalisable et efficace pour apprendre les langues : ce sont autant d’atouts offerts par Babbel. C’est dire si nous comprenons bien l’importance des moyens mnémotechniques pour parfaire votre apprentissage !

Comment utiliser les moyens mnémotechniques pour mémoriser de nouveaux mots ?

L’espagnol et l’italien, par leurs ressemblances lexicales avec le français, ne vous poseront sûrement pas autant de problèmes que l’allemand ou le russe. Ces deux langues, parce qu’elles proviennent de familles différentes et que leurs mots sont souvent des successions étranges de consonnes, peuvent laisser perplexe. Aussi, nous allons essayer de définir plusieurs niveaux d’utilisation des moyens mnémotechniques.

ATTENTION ! À l’instar d’autres techniques de mémorisation (les tics de langage et les expressions idiomatiques notamment), les moyens mnémotechniques doivent être considérés à leur juste valeur : une méthode efficace permettant de mieux apprendre une langue. Ne les considérez pas pour autant comme LA solution miracle pour retenir tous les mots ! Les moyens mnémotechniques sont parfois logiques… mais pas automatiques. Ceci dit, c’est vrai qu’ils sont pratiques !

Niveau débutant : 1 mot, 2 sens

Voici le moyen mnémotechnique le plus simple d’accès. Sans détour, le mot étranger nous fait immédiatement penser à un mot identique en français mais avec un sens différent. Prenons deux exemples en allemand.

  • Das Regal (l’étagère) :

Imaginez une étagère remplie de fruits juteux, de bons gâteaux, de bonbons acidulés et autres plaisirs salés et sucrés. Quel régal !

  • Die Jalousie (le store) :

Imaginez quelqu’un épier le quotidien de ses voisins derrière le store de son salon. Quelle jalousie !

Niveau intermédiaire : décomposer les mots

Cette fois, au lieu d’associer le mot appris tel qu’il est à un mot en français, il s’agit de le décomposer et de trouver un sens caché derrière ses syllabes.

Commençons avec le mot russe Носорог (nassarog) qui désigne un animal sauvage d’Afrique. Il associe deux mots : нос qui veut dire nez et рог, corne. Vous l’avez peut-être déjà deviné : on parle ici d’un rhinocéros. On retrouve souvent ce procédé en allemand. Quelques exemples : die Nacktschnecke (escargot + nu = limace), die Handschuhe (main + chaussures = gants), der Kühlschrank (froid + armoire = réfrigérateur), die Glühbirne (brillante + poire = ampoule), etc.

Même lorsque les syllabes ne constituent pas de mots à part, l’utilisation des moyens mnémotechniques reste possible. Prenons le verbe russe играть. Il se prononce igrat, ce qui peut faire penser à « il gratte » en français. Or, comme играть signifie jouer, on peut par exemple le retenir en l’associant à l’expression « jouer de la gratte ». Autre, exemple, le verbe хихикать (hihicat). En associant les sons « Hihi » + « cat », on imagine facilement une sorcière ricanant avec son chat noir. Ça tombe bien : хихикать signifie ricaner.

Impossible de décomposer les mots que vous apprenez ? On peut les combiner entre eux ! Prenons гад (rad), qui signifie reptile en russe. Ajoutons quelques lettres pour obtenir гадость (radost), et le sens du mot devient horreur. Associer les reptiles à l’horreur, cela semble logique, non ?

Niveau avancé : tirer la langue par les cheveux

Vous voilà prêts à passer au niveau supérieur. J’ai modestement surnommé cette technique « tirer la langue par les cheveux » tant les déductions peuvent sembler parfois exagérées. Il va falloir se montrer encore plus inventifs et creuser davantage votre imagination car l’exercice qui suit en requiert une sacrée dose. Ici encore, le russe se prêtera plutôt bien à l’exercice !

  • огонь prononcé agone, ce mot signifie feu. Notez la ressemblance certaine avec le mot français « agonie », que l’on peut naturellement lié à l’image d’un incendie dévastateur.
  • наверноеprononcé navirnaïé, ce mot signifie « probablement ». Vous remarquerez que mot se prononce presque comme « navire noyé ». Personnellement, je l’ai retenu en me disant qu’en heurtant un iceberg, le Titanic allait probablement couler.
  • родиться – prononcé raditsia, ce mot veut dire naître. Si chez nous on dit des petits garçons qu’ils naissent dans les choux, je me suis désormais persuadé que les petits Russes naissaient dans les radis.

Niveau spécial : donner vie aux lettres

Vous pensez avoir maîtrisé tous les niveaux mnémotechniques ? Vous allez adorer notre niveau spécial. En effet, il existe un moyen mnémotechnique des plus originaux qui consiste à visualiser les lettres comme des images. Il fonctionne surtout pour les langues qui utilisent un système d’écriture différent telles que le chinois, l’arabe ou… le russe (oui, encore) !

Prenons par exemple le mot ёж, qui se prononce « ioj ». On remarque qu’il est plutôt petit pour un mot russe. Seulement deux lettres ! On remarque aussi son côté doux et arrondi avec les boucles et les points du ё tandis que la lettre ж a quelque chose de plus… piquant ! Petit, doux et en même temps piquant ? Seriez-vous surpris de savoir que ёж signifie hérisson ? Et parce que les Russes sont rusés, ils appellent hérisson aquatique (морской ёж) ce qu’on l’on nomme communément un oursin. Logique, non ?

Illustration de Lucille Duchêne

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