Un guide linguistique des institutions au Brésil

Qui détient le pouvoir au Brésil ? Comment le gouvernement fonctionne-t-il ? Quels sont les principaux partis ? Découvrez les coulisses de la politique brésilienne grâce à ce guide linguistique des institutions du pays !
Comment parle-t-on des institutions au Brésil ? Ce guide linguistique vous propose un voyage au cœur de la vie politique brésilienne !

Comme l’Allemagne, le Brésil est un État fédéral. Il se compose de 26 États plus un district fédéral. Sa constitution actuelle remonte à 1988. Quel est le rôle du président et quelles sont les principales institutions brésiliennes ? C’est ce que Babbel vous propose de découvrir à travers ce guide linguistique des institutions au Brésil !

Senado Federal, Câmara dos Deputados… un lexique des institutions au Brésil

Les institutions brésiliennes ont leur siège à Brasília, la nouvelle capitale fédérale depuis 1960. On y trouve le Palais de l’Aurore (Palácio da Alvorada), résidence du président, et le Palais du Planalto (Palácio do Planalto), son lieu de travail. Avant Brasília, Rio de Janeiro fait office de capitale depuis 1763. La première capitale du Brésil, instaurée en 1549, est Salvador.

À la tête de l’État et des institutions brésiliennes, se trouve le président, élu au suffrage universel direct à deux tours pour un mandat de 4 ans. Il est épaulé dans ses fonctions par le vice-président, en quelque sorte l’équivalent du Premier ministre français.

Le vice-président n’appartient pas forcément à la même formation politique que le président, à l’image de la cohabitation en France. En cas de décès ou destitution du président, le vice-président reprend ses fonctions jusqu’à la fin du mandat en cours. C’est ce qui est arrivé en 2016 lors de la destitution de la présidente brésilienne Dilma Roussef et de l’accession au pouvoir par intérim de Michel Temer. Si les mots destituição et impedimento existent en portugais, c’est le terme impeachment qui est privilégié en portugais brésilien, calquant les États-Unis.

L’élection présidentielle au Brésil a toujours lieu en même temps que les élections législatives. En revanche, ces dernières reposent sur le système proportionnel. Les sièges se partagent en fonction du nombre de suffrages exprimés. Un second tour est donc exclu. De ce fait, le président élu doit souvent négocier et faire une alliance avec des partis de l’opposition pour obtenir une majorité au Parlement. À l’inverse de la France, et dans une configuration proche de l’Allemagne, les coalitions sont plus une règle qu’une exception. 

Le saviez-vous ? Fernando Henrique Cardoso est le seul président brésilien à avoir été élu dès le premier tour. En 1994, il remporte 54,3 % des suffrages au premier tour. Quatre ans plus tard, il obtient à nouveau une majorité absolue sans deuxième tour, avec 53,1 % des voix. En France, depuis la Ve République de 1958 et l’élection du président au suffrage universel direct, cela n’est encore jamais arrivé…

Le Parlement brésilien est constitué de deux chambres :

  • Le Sénat (Senado Federal) compte 81 sénateurs élus pour 8 ans, soit 3 sénateurs pour chacun des 26 États (78 au total) et 3 autres pour le district fédéral.
  • La Chambre des députés (Câmara dos Deputados) compte 513 élus pour un mandat de 4 ans.

Quels sont les principaux partis politiques au Brésil ?

Au centre des institutions du Brésil, les grandes forces politiques se divisent en partis de taille et d(‘importance équivalentes :

  • Le PT (Partido dos Trabalhadores), parti des travailleurs de gauche fondé par Lula ;
  • Le PDT (Partido Democrático Trabalhista), parti travailliste de centre gauche ;
  • Le PSDB (Partido da Social Democracia Brasileira), parti de centre droit ;
  • Les Démocrates (Democratas ou DEM), parti de droite ;
  • Le PL (Partido liberal), parti d’extrême-droite auquel Jair Bolsonaro est affilié.

Il existe d’autres partis brésiliens, dont :

  • Le PCB (Partido Comunista Brasileiro), parti communiste brésilien ;
  • Le MDB (Movimento Democrático Brasileiro), mouvement démocratique brésilien ;
  • Le PRP (Partido Republicano Progressista), parti républicain progressiste ;
  • LE PV (Partido Verde), parti vert.

Le pouvoir au Brésil : une question d’influence et de liens du sang

Au Brésil, la vie politique entretient des liens très étroits avec le monde des affaires. Le financement des campagnes électorales nécessitent souvent des sommes très élevées. En conséquence, de nombreux députés élus sont des hommes d’affaires qui ont fait fortune. Si les entreprises ont le droit de financer les campagnes, ce n’est pas le cas des syndicats. Autre spécificité brésilienne : la scène politique est encore très marquée par les familles. En effet, deux députés brésiliens sur trois et trois sénateurs sur quatre sont considérés comme les héritiers d’un clan. Si la monarchie est abolie depuis la fin du XIXe siècle, dans les faits, les dynasties perdurent, favorisant de fait la corruption et les inégalités sociales.

Le saviez-vous ? Le Brésil avait un empereur jusqu’en 1889, date de la l’abolition de l’Empire du Brésil et de la fin du règne de Pedro II. Aujourd’hui, il existe encore un mouvement politique monarchiste représenté par Luiz Philippe de Orleans e Bragança et quelques élus au Parlement.

Ordem e progresso : aux origines de la devise nationale

S’il y a deux mots à connaître au Brésil, c’est Ordem e progresso. En français, « Ordre et progrès ». Visibles sur le drapeau du pays, ces deux concepts sont indissociables de la vie sociale et politique du Brésil depuis 1889. Elle s’inspire d’une citation du philosophe français Auguste Comte : « L’amour pour principe et l’ordre pour base ; le progrès pour but ». Le slogan fut d’abord adopté par une église dans sa traduction littérale, à savoir « O Amor por principio e a Ordem por base ; o Progresso por fim ». Il n’a pas tardé à séduire tout le pays-continent.

Le saviez-vous ? L’influence de l’Église au Brésil reste forte, y compris dans la vie politique du pays. Les Églises n’hésitent pas à prendre part aux débats lors des élections et à donner leur avis. On retrouve d’ailleurs les racines chrétiennes du pays dans plusieurs partis comme la Démocratie chrétienne ou le Parti social-chrétien. Au Parlement, le lobby évangélique est particulièrement puissant. Le groupe de pression rassemble des élus de différentes Églises, contrôlant de près les décisions et les actions du gouvernement.

Les institutions au Brésil : le vocabulaire à connaître

le gouvernemento governo
l’électorato eleitorado
les élections, un électeur, élireas eleições, um eleitor, eleger
un isoloiruma cabina
une campagne politiqueuma campanha política
la démocratie, la dictaturea democracia, a ditadura
passer une loiaprovar uma lei
politique intérieure / extérieurepolítica interna / externa
revenir au pouvoirvoltar ao poder
un citoyenum cidadão
un députéum deputado
avoir le droit de voteter o direito de voto
le premier toura primeira volta
suivre la ligne du partiseguir a linha do partido
nommernomear
remplacersubstituir
promettreprometer
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