Ah, ces chers amis en anglais… Les Britanniques ne sont pas nos ennemis héréditaires pour rien. Non contents de compliquer la vie des écoliers français avec leur « s » à la troisième personne du singulier et leur « th » dont la prononciation à s’arracher les cheveux nous pousse tout droit chez le dentiste (et le coiffeur), ils ne cessent d’envahir la langue de Molière avec des mots trompeurs* : les faux amis !
Nos chers amis en anglais… qui sont de faux amis !
Ces chers amis en anglais qui nous trahissent, ce sont tous ces mots ou verbes si semblables à des mots ou verbes français que l’on serait tenté de croire qu’ils signifient la même chose dans la langue de Shakespeare. Fatale erreur !
Dans la catégorie des faux amis particulièrement trompeurs, on pourrait citer :
- To propose, en haut de notre liste de chers amis anglais qui défient toute logique, signifie faire sa demande en mariage. Suivi d’un complément, il peut cependant bien être utilisé dans le sens de « proposer », mais pour éviter de faire des déclarations à ses collègues, on peut aussi utiliser to offer ou to suggest.
- (To) Injure, qui signifie « blesser » et non « injurier » – que l’on traduira par to insult.
- Surname, qui contrairement aux apparences désigne le nom de famille et non le surnom (nickname). Que celui ou celle qui ne s’est jamais emmêlé les pinceaux entre tous les chers amis en anglais particulièrement trompeurs que sont name, family name, last name et surname en remplissant un formulaire nous jette la première pierre.
- Comprehensive, qui signifie « complet », « exhaustif » et non « compréhensif » – que l’on traduira plutôt par understanding.
- Sans oublier le fameux library, l’un de ces chers amis en anglais les plus traitres pour les étudiants Erasmus, qui contrairement aux apparences désigne la bibliothèque (« librairie » se traduisant par bookshop), ou encore engaged qui signifie « fiancé » – et non « engagé » que l’on traduit par committed ou involved.
Et puis il y a ces chers amis en anglais ayant toute l’apparence d’un mot anglais – il ne leur manquerait que le chapeau melon et la tasse de thé – mais qui n’existent en fait pas tels quels dans la langue de Shakespeare (ou qui ne veulent pas dire la même chose). Dans cette catégorie spécifique, que l’on pourrait appeler celle des « faux anglicismes », citons :
- Baskets, qui en anglais ne désignent rien d’autre que des paniers (d’où le basketball qui donna basketball shoes et donc « chaussures de baskets » réduites au terme actuel). Les Anglais parlent eux de trainers.
- Smoking, qui signifie « fumer » et non le costume que l’on pense évoquer – que l’on appelle tuxedo aux États-Unis ou dinner jacket en Angleterre.
Pour conclure notre liste de chers amis en anglais qui n’hésitent pas à nous tromper, citons encore le fameux « brushing » qui en anglais se traduit par blow-dry, le « jogging » qui ne désigne en anglais que l’action de courir, ou encore le « baby-foot » sorti de nulle part que les Anglais appellent table football et les Américains table soccer. Mention spéciale au « talkie-walkie », qui se dit en anglais walkie-talkie – à se demander pourquoi on s’est embêté à créer notre version…
*et on ne parle même pas de leurs expressions alambiquées.