Choisir quelle langue apprendre peut parfois s’avérer difficile. Entre langues, dialectes et régionalismes, les options sont innombrables et cela complique encore davantage la tâche aux indécis. Pourtant, maîtriser plusieurs langues étrangères est un atout indéniable dans un monde de plus en plus globalisé.
L’apprentissage d’une langue peut être considéré comme un exercice intellectuel, pratiqué alors dans le but d’exercer sa mémoire et de garder l’esprit vif. Il peut également être motivé par des considérations plus pragmatiques, comme par exemple élargir ses opportunités de carrière, communiquer avec les habitants du pays lorsqu’on voyage à l’étranger, ou encore découvrir et mieux comprendre des cultures différentes de la sienne. Enfin, on peut désirer apprendre une nouvelle langue parce qu’on se passionne pour quelque chose en particulier, par exemple la gastronomie d’un pays, ou bien tout bonnement par envie de relever un défi personnel.
Afin de mieux choisir quelle langue apprendre, que ce soit pour le business ou pour tester ses propres limites, il est essentiel que vous preniez conscience d’une chose : cet apprentissage aura nécessairement un « coût d’opportunité ». En d’autres termes, lorsque vous décidez de consacrer du temps à l’apprentissage d’une langue, cela implique de mettre de côté d’autres projets (ou du moins de leur consacrer moins de temps), tels qu’avoir une activité sportive régulière ou apprendre à jouer d’un instrument. Le coût d’opportunité correspond donc à la valeur que vous assignez à votre choix. Faire la part des choses entre les contraintes et les bénéfices qui résulteront de chacune de vos options vous permettra de déterminer quelle langue vous apportera le plus dans l’avenir.
Ceci peut s’avérer être un critère efficace afin de guider votre choix. Il vous permet en effet d’établir une hiérarchie parmi les langues entre lesquelles vous hésitez en fonction de vos objectifs personnels. Certains facteurs seront même sûrement déterminants, tels que le temps consacré à l’apprentissage de la langue, votre motivation personnelle, le niveau d’effort anticipé, ou encore la fréquence d’utilisation a posteriori. Une fois la valeur assignée à chacune de ces langues et la hiérarchie ainsi établie, il faut procéder par élimination pour ne retenir que celle (ou celles) que vous souhaitez véritablement apprendre.
Cet article a pour mission de vous aider à trancher en prenant en considération différents contextes.
Cas n°1 : Quelle langue apprendre pour partir en voyage ?
La perspective d’un départ en voyage incite souvent à s’intéresser à l’apprentissage d’une langue étrangère. Après tout, l’expérience n’est-elle pas plus enrichissante si on se sent capable d’interagir sur place avec les locuteurs natifs ? Si certains trouvent donc logique d’apprendre la langue locale, on peut malgré tout avoir des doutes quant à cette décision sur le long terme. En effet, comment préserver les acquis une fois le voyage terminé ? Dans la mesure où vous allez investir du temps pour apprendre cette langue, mieux vaut faire en sorte de rentabiliser cet investissement sur la durée.
Si vous êtes monolingue et souhaitez découvrir différents pays qui ne partagent pas la même langue nationale, il serait judicieux de commencer à apprendre l’anglais (ou de consolider vos connaissances pour ceux qui n’en sont pas à leurs débuts) car c’est la langue consacrée de la communication internationale. En effet, à moins que vous ne vous aventuriez dans des zones isolées et peu touristiques, parler l’anglais facilite l’interaction avec les personnes que vous serez amené à rencontrer.
En revanche, pour ceux qui maîtrisent déjà la langue de Shakespeare et qui se sentent prêts pour un nouveau défi, le choix de la langue à apprendre pourra s’orienter en fonction de considérations plus personnelles. Si, par exemple, vous avez déjà défini votre destination, vous pouvez d’abord chercher quelle langue est la plus parlée en cet endroit du monde et comparer le nombre d’habitants des divers pays de la région en question. Ainsi, pour un voyage en Amérique du Sud, préférez l’espagnol au portugais. Selon le British Council, l’espagnol est en effet parlé par 400 millions de personnes dans le monde dont plus de 370 millions en Amérique du Sud, contre environ 200 millions de locuteurs lusophones dans cette même partie de la planète.
Une autre approche consiste à envisager le niveau d’effort requis. Un rapide travail de recherche peut vous aider à estimer le degré de proximité entre les langues qui vous intéressent et celle(s) que vous parlez déjà. Il peut aussi être intéressant de comparer les langues entre elles afin de découvrir celle qui vous enthousiasme le plus et d’y consacrer vos efforts. Le français, langue romane, est proche de l’espagnol, de l’italien et du portugais en termes de grammaire et de syntaxe. Toutefois le portugais comporte des sons qui n’existent pas en français et qui sont difficiles à reproduire. Pour un francophone, l’apprentissage du portugais peut donc être plus compliqué que celui de l’italien ou de l’espagnol, ces deux dernières langues étant encore plus proches de la langue de Molière, tant grammaticalement que phonétiquement.
Cas n°2 : Quelle langue apprendre pour le business ?
Là encore, l’anglais s’impose évidemment comme THE langue incontournable sur un CV – mais justement, ce n’est pas forcément celle qui fera la différence ! Ce sont plutôt les langues supplémentaires que vous maîtrisez qui retiendront l’attention des recruteurs, autant pour leur caractère pratique que pour ce qu’elles révèlent sur votre personnalité.
Si vous souhaitez savoir quelle langue connaître pour faire avancer votre carrière, jetez donc un œil du côté de l’empire du Milieu. De nombreux idiomes se côtoient sur le territoire chinois, mais le mandarin reste indéniablement la langue la plus parlée au monde et semble aujourd’hui en passe de s’imposer comme la langue du futur. Sa syntaxe est basée sur une structure Sujet-Verbe-Objet (SVO) comme en français. Au contraire, le coréen et le japonais ont une structure Sujet-Objet-Verbe (SOV), ce qui rend la grammaire plus difficile à maîtriser pour un natif francophone.
Le chinois ne vous tente pas vraiment ? L’allemand vous fera peut-être moins peur ! Bien que les deux idiomes ne partagent pas les mêmes racines, il est plus proche du français et c’est DIE langue à apprendre, en particulier si votre business s’oriente vers des marchés européens ou si vous souhaitez trouver un emploi dans le commerce international. Parlé dans trois pays géographiquement proches de la France (l’Allemagne, la Suisse germanophone et l’Autriche), l’allemand est un atout considérable dans le domaine professionnel pour les habitants du Vieux Continent. Cette langue est injustement perçue comme difficile, voire impossible, mais le fait qu’elle soit aussi demandée et appréciée dans le monde du travail pourrait bien balayer cet argument récurrent. En effet, les entreprises peinent à recruter des candidats germanophones et sont prêtes à récompenser généreusement cette qualification.
Cas n°3 : Quelle langue apprendre pour tester vos limites ?
Vous souhaitez vous lancer un défi personnel et ne savez pas quelle langue apprendre ? Pourquoi ne pas commencer par vous demander quelle est votre intention réelle et par tester votre niveau de motivation ? L’idée est de véritablement pérenniser vos efforts : si vous choisissez une langue qui ne vous inspire pas réellement, il y a peu de chance que vous fassiez spontanément le nécessaire pour continuer à progresser régulièrement. En somme, assurez-vous que la langue que vous apprenez ne soit pas simplement une lubie mais puisse véritablement devenir une passion sincère.
Mettre de côté les considérations liées à la facilité et repenser l’apprentissage de la langue sur laquelle vous aurez jeté votre dévolu comme un challenge personnel pourrait aussi vous aider. Si vous vous intéressez à la mythologie nordique, par exemple, pourquoi ne pas s’essayer aux langues scandinaves ? Vous pourriez ainsi vous fixer l’objectif concret de lire vos légendes préférées en suédois ou en danois. Si vous êtes un passionné de Tolstoï et Dostoïevski (ou si vous avez un penchant pour les exquises pâtisseries du Café Pouchkine), osez donc la langue russe ! Avec environ 280 millions de russophones à travers le monde, parler russe est loin d’être un atout négligeable. Et l’alphabet cyrillique est moins bien compliqué qu’il n’y paraît !
À moins qu’il ne s’agisse d’une obligation scolaire, choisir la langue que vous apprendrez est une décision qui vous appartient entièrement. C’est donc à vous de profiter de cette liberté et de vous assurer que votre choix est mûrement réfléchi tout en étant guidé par des raisons personnelles. Celles-ci seront votre fil rouge pour ce travail de longue haleine qui demande beaucoup d’implication. Cela rendra l’aventure d’autant plus excitante !