Quelles sont les langues les plus dures à apprendre pour les francophones ? Lesquelles vous donneront le plus de fil à retordre ? Déclinaisons, conjugaisons, syntaxe, système d’écriture, longueur des mots,… on vous dit tout !
Les 5 langues les plus dures à apprendre pour les francophones :
1. Le chinois mandarin
« Je n’y comprends rien, c’est du chinois ». Dans l’imaginaire collectif, le chinois — ou plus précisément le mandarin — est considéré comme l’une des langues les plus dures à apprendre. Pourquoi cette langue est-elle si compliquée ? Tout d’abord à cause de son alphabet… inexistant ! Il n’y a pas d’alphabet chinois, mais il existe plusieurs milliers de caractères chinois, appelés aussi sinogrammes. Il faut donc apprendre à lire, écrire et prononcer chacun d’eux. Heureusement, il n’est pas nécessaire d’en connaître autant pour avoir une conversation dans la vie courante ! Cette langue possède une autre caractéristique qui en fait une des langues les plus dures à apprendre pour les francophones : le chinois est une langue à tons. Elle en compte quatre au total : un ton montant, un descendant, un ton montant – descendant et un ton plat. Si l’on ne veut pas se tromper de mot, tout l’art consiste à savoir utiliser le bon ton. Ainsi, mā (妈) veut dire « mère », alors que mǎ (马) signifie « cheval » et mà (骂), « insulter ». Évitez d’insulter votre mère en la traitant de cheval…
2. L’allemand
Il n’est pas nécessaire de partir en Asie pour trouver une langue difficile à apprendre. Regardons chez un voisin de la France : l’Allemagne. L’allemand est une langue qui fait peur aux Français. Ces derniers ont même tendance à se réfugier dans l’espagnol. Qu’est-ce qui fait de l’allemand une des langues les plus dures à apprendre ? On pourrait se contenter de répondre que ce sont ses mots, souvent longs et composés d’une suite interminable de consonnes, ce à quoi nous sommes peu habitués. Prenons par exemple Geschwindigkeitsbegrenzung. Ne partez pas en courant ! En tout cas pas trop vite, car ce mot signifie tout simplement « limitation de vitesse ».
En plus de cela, les noms allemands ont trois genres : le masculin, le féminin et le neutre. Deviner le genre d’un nom est parfois loin d’être un exercice intuitif. Difficile de prévoir que les mots Arbeit (travail), Sonne (soleil) et Welt (monde) sont féminins en allemand alors que Mädchen (Fille) est neutre — à moins justement de connaître les astuces qui permettent d’identifier immédiatement le genre d’un mot, comme l’observation des terminaisons —. Par exemple, les noms qui se terminent en — chen sont toujours neutres et ceux qui se terminent en -eit, — heit, -keit ou encore — ung sont toujours féminins.
Comme si cela ne suffisait pas, la langue de Goethe adore les déclinaisons. Prenons pour exemple « un nouveau mot » : en allemand, on trouve quatre traductions possibles, selon la place occupée par la locution dans la phrase. Ein neues Wort (cas nominatif), einem neuen Wort (datif), eines neuen Worts (génitif, sans -e), eines neuen Wortes (génitif, avec — e). Et encore, il ne s’agit que du singulier… Bref, la réputation de la langue allemande est peut-être justifiée, mais ne la boudons pas pour autant. N’oublions pas que l’Allemagne reste un eldorado économique particulièrement résistant à la crise. Et puis, surtout, ne négligeons pas la si belle amitié franco-allemande. Apprendre la langue de son ami, n’est-ce pas la plus belle preuve d’amour qui soit ?
3. Le danois
La langue danoise étant une langue germanique, elle est plus ou moins apparentée à l’allemand. Mais contrairement à celle-ci, sa conjugaison est très simple, et son système de déclinaisons se réduit à l’utilisation du génitif. Par ailleurs, les mots danois sont (beaucoup) plus courts. Autant de caractéristiques qui devraient donc contribuer à lui décerner le prestigieux titre de « langue la plus facile du monde ». Pourtant, c’est loin d’être le cas. Certes, le danois ne présente pas les mêmes difficultés que l’allemand, mais il comprend un autre problème de taille : sa prononciation !
En effet, la forme orale du danois n’a pas grand-chose à voir avec sa forme écrite. La langue d’Andersen est sûrement l’une des plus compliquées à apprendre à prononcer parmi les langues du continent européen. Les habitants de ce charmant pays scandinave aiment en effet non seulement manger des smørrebrød, mais également des consonnes. Réussir à retrouver les mystérieuses consonnes manquantes des mots prononcés par les Danois puis parvenir à son tour à avaler les bonnes lettres lorsque vient le moment de s’exprimer constitue un véritable défi. Imaginez-vous qu’un Français prononce les mots « homme », « pomme », « somme », « tomme », « gomme » ou « comme » tous de la même façon, soit « ome » !
4. Le russe
La première chose qui vous vient à l’esprit lorsque vous pensez au russe, c’est probablement son alphabet indéchiffrable. L’alphabet cyrillique représente en effet une barrière majeure dans les esprits. Pour s’attaquer à cette langue, il est nécessaire d’apprendre d’abord à le déchiffrer. C’est chose faite ? Félicitations ! Maintenant, il faut franchir les obstacles suivants, qui en font l’une des langues les plus dures à apprendre.
D’abord, les déclinaisons. Elles sont encore plus complexes qu’en allemand, puisque le russe décline absolument tout ! Sauf peut-être une invitation à partager un délicieux bœuf Stroganoff. Les Russes ne se contentent pas de décliner les noms communs. Ils font la même chose avec les noms propres : noms de villes, de pays, de personnes… Tout y passe. En plus de cela, les déclinaisons doivent respecter des règles plutôt excentriques pour un francophone : on différencie ainsi les masculins inanimés (c’est-à-dire, les objets — par exemple, un téléphone) des masculins animés (autrement dit, les êtres vivants — par exemple, votre frère). De plus, les règles de déclinaison au pluriel varient selon la quantité exprimée.
Une complexité supplémentaire réside dans les notions de perfectif et imperfectif. Si, en espagnol, les auxiliaires « avoir » (haber et tener) et « être » (ser et estar) peuvent procurer des sueurs nocturnes, il va falloir s’armer de courage avant de s’attaquer au russe, où cette même règle ne concerne pas seulement deux, mais la plupart des verbes. À chaque verbe français correspondent deux verbes en russe qui renvoient à deux aspects : l’aspect perfectif, qui exprime une action terminée ou un résultat, et l’aspect imperfectif, qui exprime une action en cours ou une habitude. En revanche, pour compenser ces difficultés (et pour vous rassurer un peu), le russe rend la tâche plus facile concernant les genres. Certes il existe un masculin, un féminin et un neutre, comme en allemand, mais contrairement à celui-ci, la terminaison du mot permet systématiquement de deviner son genre. Par exemple, un mot se terminant en — a est toujours féminin, en — o il sera neutre, et un mot s’achevant sur une consonne est masculin.
5. Le turc
« Le turc ressemble à l’arabe ». La proximité géographique de la Turquie et du monde arabe incite de nombreuses personnes à formuler ce constat, pourtant complètement faux. D’ailleurs, le turc utilise, à quelques nouvelles lettres près, un alphabet proche du français, c cédille compris — rien de bien difficile à retenir. Alors le turc… facile ? Pas si vite ! La difficulté d’une langue ne se limite pas à l’originalité de son écriture. Le turc est une des langues les plus dures à apprendre pour de nombreuses raisons.
La première, c’est l’harmonie vocalique. Il paraît qu’il faut souffrir pour être belle – un dicton parfaitement illustré par la langue turque. Ainsi, avec ses règles de succession de voyelles bien définies qui nécessitent une énorme persévérance afin d’être parfaitement assimilées, la langue turque est souvent une torture pour ceux qui l’apprennent. Mais le résultat vaut assurément cet effort et ce sont précisément ces règles qui donnent son harmonie à cet idiome !
Autre difficulté : tout comme le finnois, le hongrois ou encore le japonais, le turc est une langue agglutinante. L’agglutination consiste à former des phrases entières à partir d’un seul mot en accolant une quantité parfois impressionnante de syllabes. Si vous aimiez jouer aux Lego dans votre tendre enfance, cela devrait vous plaire… mais peut-être vous agacer aussi un peu au début !
Quelles que soient les complexités de la langue que vous apprenez, ne vous découragez pas ! Une chose est sûre, chaque langue est différente et possède ses particularités : c’est justement ce qui rend la richesse linguistique si belle et précieuse. Langue facile ou compliquée à apprendre — finalement, quelle importance ? À force de motivation et de pratique, on peut venir à bout de toutes les difficultés. Et après tout, ce sont aussi ces difficultés qui rendent l’apprentissage d’une langue si amusant et gratifiant, vous ne trouvez pas ?