Le saviez-vous ? Il n’y a pas de langue officielle au Mexique — même si dans les faits, l’espagnol est la langue la plus parlée du pays. Avec 125 millions d’habitants, c’est d’ailleurs le premier pays hispanophone du monde. Trois fois plus nombreux que les Espagnols, les Mexicains ont une façon bien différente de parler le castillan. Apprenons ensemble les rudiments de l’espagnol mexicain !
L’espagnol mexicain : accent et prononciation
L’espagnol du Mexique est souvent perçu comme plus doux et plus mélodieux que l’espagnol d’Espagne. Par exemple, la prononciation du « j » de Juan ou du « x » de México y est moins gutturale. De plus, alors que les Espagnols pratiquent le ceceo (prononciation du c et du z comme un [th] anglais), les Mexicains sont adeptes du seseo. Tous les s, c et z se prononcent de la même façon. À l’oral, il n’y a donc pas de différence entre casa (maison) et caza (chasse). Et c’est le cas dans toute l’Amérique latine !
Mais revenons à nos moutons. Vous allez maintenant découvrir les fameuses 25 expressions à apprendre pour parler l’espagnol du Mexique. C’est parti !
– Pour se lancer dans la conversation
1. Platicar
¡En España se habla, en México se platica! Cela pourrait presque être un proverbe. La conversation, c’est tout un art au Mexique. Équivalent en espagnol mexicain de hablar, platicar est l’un des premiers verbes à retenir pour apprendre l’espagnol du Mexique !
2. ¿Qué onda ?
Vous connaissez sûrement l’expression ¿qué tal ? Cette façon de demander comment ça va ? s’utilise dans tous les pays hispanophones. En espagnol mexicain, néanmoins, on préfère ¿qué onda ? La réponse appropriée sera alors aquí estamos (littéralement, « nous y sommes »).
3. Neta
Synonyme de verdad, comme dans la phrase ¡es neta lo que dices! (« c’est vrai ce que tu dis ! »)
4. ¡No mames!
Une locution qui s’applique à de nombreux contextes. Elle peut signifier j’y crois pas, c’est pas vrai, arrête, incroyable ! Par exemple : ¡No mames, creo que perdí mis llaves otra vez! (« C’est pas possible, je crois que j’ai encore perdu mes clés !)
5. ¡Ni pedo !
L’équivalent en espagnol mexicain de ¡Ni modo! (« tant pis ! ») comme dans Sí, perdí mis llaves, es neta… ¡Ni pedo! (« Si, j’ai vraiment perdu mes clés… tant pis ! »)
6. Equis
Relativisons avec equis, nom de la lettre x, qui peut aussi vouloir dire no me importa, me da igual en espagnol du Mexique. Exemple : — ¿Vamos a comer tacos? — Es equis (« On va manger des tacos ? – Peu importe »)
7. Un chingo
Un montón… autrement dit, beaucoup ! Le Salvador utilise aussi cette expression, mais attention, au Nicaragua, chingo a un sens opposé puisqu’il veut dire court, petit !
8. Padre
Au cinéma, au restaurant, dans les bars… ce mot est sur toutes les lèvres. Pas seulement pour interpeller le père de famille ou le curé ! Padre correspond à genial en argot mexicain. Et si vous êtes particulièrement enthousiastes, exclamez-vous super padre ou padrísimo. ¡Está muy padre esta película! (« Ce film est génial ! »)
9. A huevo
Un tic de langage qui s’utilise comme synonyme de claro (bien sûr).
— Pour parler des personnes qui vous entourent
10. Chilango
En français, il n’existe pas de mot officiel pour désigner les habitants de Mexico, pas plus qu’en espagnol d’ailleurs. Officieusement, les Mexicains utilisent chilango en guise de gentilé.
11. Chavo
Un mot argotique pour dire mec, type : ¿Es chilango, este chavo ? (« Il est de Mexico, ce type ? »)
12. Gueÿ
Si chavo est un mot fréquent, alors que dire de gueÿ ? On peut quasiment le placer à la fin de chaque phrase avec le même sens que le célèbre amigo : ¿Oye, qué onda, gueÿ ?
13. Mijo
Les Mexicains parlent moins vite que les Espagnols. Sauf quand ils fusionnent les mots ! C’est le cas de mijo, et son féminin mija, contraction de mi hijo / mi hija (mon fils, ma fille). Il permet de s’adresser à quelqu’un de plus jeune que soi… indépendamment du fait qu’il s’agisse réellement ou non de son fils ou sa fille. On trouve aussi les diminutifs affectueux mijito et mijita.
14. Pelado
En espagnol mexicain, pelado s’emploie pour qualifier une personne grossière, aux mauvaises manières : ¡Qué pelado eres, mijo!
15. Fresa
Au sens propre, fresa désigne une fraise, en Espagne comme au Mexique. Au sens figuré, c’est un terme mexicain qui qualifie les gens riches qui méprisent les catégories sociales inférieures. Par exemple : ¡No me gusta Polanco (quartier huppé de Mexico), hay un chingo de fresitas!
— Pour parler des lieux et des objets que vous découvrez
16. Zócalo
Toutes les grandes villes du Mexique en ont un. Si un Mexicain vous donne rendez-vous au zócalo, il veut parler de la place centrale. C’est généralement là que se trouve la cathédrale et qu’amis et famille se réunissent pour passer la soirée.
17. Vocho
Elles peuvent être blanches, rouges, bleues, multicolores parfois, rouillées souvent… elles sont partout ! Les vochos sont les coccinelles (Volkswagen Sedan) qui continuent à parader fièrement dans le centre historique de nombreuses villes mexicaines.
18. Cajuela
¡Abre la cajuela, por favor !, pourrait-on vous dire. On vous demande simplement d’ouvrir le coffre (el maletero) de la voiture. Et s’il s’agit d’un vocho, sachez qu’il se situe à l’avant !
19. Camión
Voilà un faux ami. Un camión au Mexique n’est pas un camion, mais un bus. En espagnol mexicain, il n’y a donc rien de plus normal que de prendre le camión pour se rendre au zócalo si le vocho est en panne.
20. Panteón
Encore un faux ami. Des panteones, il y en a beaucoup au Mexique. Bien souvent, ils n’ont pas la grandeur de celui de Paris ni de celui de Rome. Car un panteón au Mexique, c’est tout simplement un cimetière. À garder à l’esprit pour le Día de Muertos !
21. Lana
De deux choses l’une : soit on vous parle vraiment de laine… soit on vous parle d’argent (dinero). Par exemple : No te puedo invitar, no tengo lana (« je ne peux pas t’inviter, je n’ai pas un rond »)
22. Curita
On retrouve la racine du verbe curar (soigner, guérir). Una curita, c’est un pansement qu’on désigne plutôt sous le nom de tirita en Espagne.
— Quelques expressions idiomatiques
Finissons avec 3 expressions idiomatiques typiques de l’espagnol du Mexique :
23. Dar el avion
Littéralement, « donner l’avion ». Une expression étonnante qui signifie ignorer, ne pas écouter quelqu’un en espagnol mexicain.
24. Me da pena
Mot à mot, cela peut sembler simple à comprendre. « Cela me donne de la peine », autrement dit « je suis triste ». On pourrait l’interpréter de cette façon en Espagne. Mais pas en espagnol mexicain, où l’expression est utilisée avec le sens bien particulier et peu intuitif de « j’ai honte » !
25. Me siento crudo
Enfin, si quelqu’un « se sent cru » au Mexique, c’est qu’il a un peu abusé des bienfaits du mezcal ou de la tequila… dit autrement, pour utiliser une expression idiomatique française, il a la gueule de bois !
Bonus : Ahorita!
Ahorita! Ce petit mot emblématique de l’espagnol du Mexique s’emploie pour dire « tout de suite » (de ahora, maintenant). Ahorita désigne un délai très relatif compris entre deux minutes et… deux jours. C’est aussi ce qui fait la magie du pays !